Défendre les droits de tous Enregistrer au format PDF

La lettre des élus communistes et apparentés de Vénissieux N° 67 - avril 2022
Vendredi 15 avril 2022 — Dernier ajout jeudi 12 octobre 2023

Le conflit social en cours autour de la mise en œuvre des 1607h à Vénissieux est illustratif des conséquences des politiques gouvernementales de mise en concurrence généralisée, et de divisions des salariés entre eux.

La loi de transformation de la fonction publique a un objectif assumé : supprimer le statut des fonctionnaires et le processus de décision démocratique, considérés comme opposés au monde marchand.

Les sénateurs communistes ont révélé l’affaire Mc- Kinsey, ce dialogue secret entre les experts du privé et le seul exécutif politique pour accélérer les réformes qui visent toutes à privatiser l’espace public. Pour paraphraser ce que disait Fabien Roussel à Villeurbanne à propos de la fraude fiscale, demander au cabinet Mc’Kinsey un conseil sur l’organisation de la fonction publique, c’est comme demander à un vendeur de tabac un conseil sur la santé publique !

La première chose que font ces experts des grands cabinets, c’est d’opposer les salariés entre eux, de toutes les manières possibles. Faire croire à ceux qui veulent travailler au-delà de 60 ans, ou même 65 ans, que c’est justifié pour tout le monde et renvoyer la majorité des métiers pénibles à la perspective de mourir au travail.

Pour ceux qui ne le savent pas, l’écart d’espérance de vie entre les plus riches et les plus pauvres est de 10 ans  ! Et on pourrait multiplier les exemples de ce qui nous divise entre précaires et statutaires, jeunes et vieux, hommes et femmes, urbains et ruraux… C’est bien sûr le cas entre fonctionnaires et usagers du service public, dont les parents d’élèves. Le gouvernement s’en sert pour généraliser le service minimum, limiter le droit de grève.

Avec les 1607 heures, cette loi a organisé une mise en concurrence des fonctionnaires entre eux, remettant en cause les accords de tous, mais devant reconnaitre certaines pénibilités et imposant aux villes de préciser qui perd et qui garde certains acquis.

Nous savons tous que tout cela n’a aucun rapport avec l’efficacité des services publics. Dans de nombreuses communes, cela conduit de fait à une augmentation du temps de travail quotidien de l’ordre d’un quart-d’heure. Ce n’est pas ce qui fera une meilleure écoute, une meilleure réponse au public, un meilleur service public ! C’est pourquoi les élus communistes appellent tous les fonctionnaires, tous les salariés, à donner la priorité de leurs actions à la construction de l’unité de tous, à refuser l’opposition entre ceux qui gardent et ceux qui perdent, à refuser la division qu’organise ce gouvernement des riches, à organiser la défense du service public avec les usagers.

Nous ne pouvons nous enfermer dans des revendications corporatistes, chacun pour soi, par catégorie. C’est ce qu’ils veulent. Nous avons besoin de retrouver la capacité de défendre tous les statuts, ceux des fonctionnaires territoriaux, mais aussi hospitaliers ou de l’État, comme de celui des cheminots et traminots, et toutes les conventions collectives des salariés dans un objectif, construire des droits nouveaux pour tous.

Documents à télécharger

Dans la même rubrique…

Mots-clés

Articles liés

Revenir en haut