Concertation portant sur l’extension et le renforcement de la ZFE.

Conseil municipal du 5 décembre 2022
Lundi 12 décembre 2022 — Dernier ajout samedi 14 octobre 2023

L’instauration des ZFE a pour objectif de limiter l’impact de la pollution automobile en accélérant le renouvellement des véhicules anciens vers des véhicules moins polluants et en développant les mobilités alternatives.

La loi imposant la mise en place progressive des ZFE vise, d’ici à 2025, l’interdiction aux véhicules trop anciens de circuler au sein de quarante-cinq métropoles de plus de 150.000 habitants, pour aider à la lutte contre la pollution.

Les rapporteurs de la concertation révèlent cependant que ce dispositif est encore fortement méconnu, notamment par les populations qui risquent d’être le plus impactées.

Faites un test autour de vous : qui a déjà entendu parler des ZFE et qui sait vous en définir les grands principes ? Un tiers seulement des personnes connaissent les ZFE et leur signification, dans les grandes lignes. Aujourd’hui on ne peut pas se féliciter de la concertation qui s’est terminer mars 2021 sur le sujet. Une participation assez faible, et les personnes précaires ou qui habitent dans des territoires périphériques aux ZFE ont été peu associées.

La ZFE actuellement mise en place vise les véhicules classés Crit’Air 5. Les restrictions de circulation vont progressivement être étendues aux véhicules Crit’Air 4, 3 puis 2 sur diff.

Pour autant, l’instauration des ZFE ne doit pas remettre en cause le droit au déplacement des citoyens. Il faut donc comprendre les appréhensions et les inquiétudes en matière de pouvoir d’achat pour que personne ne se sente rejeté par la ZFE.

Il faut permettre aux citoyens d’anticiper les changements à venir, afin qu’ils s’y adaptent efficacement. Le délais annoncés sont ressentis comme courts, créant une grande inquiétude.

Il faut revoir l’agenda. Le rythme proposé est une erreur et nourrit un sentiment d’injustice sociale, notamment pour les Crit’Air 2 (diesel récent) pour lesquels la loi « climat et résilience » ne fixe pas d’échéance.

Le niveau des aides proposées, bien que significatif en s’adressant à 70 % des foyers, ne permettent pourtant pas de rendre réaliste, pour la majorité des familles populaires, le changement de véhicule, d’autant plus qu’on ne connaît pas l’impact des ZFE sur le marché de l’occasion, avec des véhicules polluants qui n’auront plus de valeur et des véhicules Crit’Air 1 qui augmentent par insuffisance de l’offre face à la demande.

La transition vers des mobilités propres est un projet de société qui doit impliquer toute la population, pas uniquement celles ou ceux qui ont les moyens d’acquérir un véhicule arborant la bonne vignette Crit’Air, le nouveau Saint Graal de la mobilité automobile.

D’où le risque de réveil brutal le 1er janvier 2023 pour les premiers retoqués des ZFE.

Pour rendre les ZFE acceptables, il faut offrir aux citoyens des transports alternatifs à la hauteur des besoins. Or il y a du retard sur les chantiers et les investissements, il faut six à sept ans en moyenne pour construire une ligne de tramway.

De plus les transports en commun ne sont pas toujours adaptés. Il faudrait de vraies mesures d’accompagnement, des solutions réelles à l’extension des horaires des bus par exemple.., à des offres de transport nouvelles.

85% des répondants au questionnaire de la concertation pensent que la Métropole doit financer des nouveaux services de mobilité. Le développement des transports est donc le "point saillant le plus marquant."

Car mettre 25 minutes pour aller au travail ou 1h30 en transports en commun, le choix est vite fait. De plus, il y a des lignes à certains horaires qu’on ne peut plus prendre à cause du monde.

Les alternatives en transport en commun sont largement sous-dimensionnées pour absorber réellement une part significative de la part modale de la voiture. Ce sera un des enjeux du futur plan de mobilité métropolitain et départemental/régional.

Aujourd’hui il faut revoir la copie sur la ZFE, au niveau de l’agenda, en reportant la décision sur les Crit’Air 2. Il faut tenir compte des situations sociales des usagers et les accompagner vers des mobilités propres sans recourir à des sanctions injustes.

Parce-que il sera inacceptable de sanctionner les plus précaires qui n’ont pas d’autre choix que la voiture. Il est plus qu’urgent de lancer une véritable campagne de concertation pour peut-être revoir le calendrier mais surtout prévenir les populations pour qu’ils puissent s’organiser en conséquence.

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