Police municipale

La lettre des élus communistes et apparentés de Vénissieux N° 64 - octobre 2021
Mercredi 27 octobre 2021 — Dernier ajout samedi 14 octobre 2023

Notre ville a décidé d’attribuer aux agents de la Police municipale l’indemnité spéciale de fonction et l’indemnité d’administration et de technicité. C’est une reconnaissance de la spécificité de ce métier, la prise en compte de la réalité du terrain, qui nous permet aussi de rester attractifs parmi les villes de l’agglomération, en termes de carrière et de recrutement. La police municipale vénissiane comprend 34 agents. A cet effectif s’ajoutent les ASVP, le Centre de supervision urbain (CSU), la Sécurité civile, l’inspection hygiène et salubrité. En tout, 75 agents se consacrent à la sécurité et à la tranquillité des Vénissians.

Notre ville ne cesse d’adapter ses dispositifs face à une délinquance et des incivilités qui changent, et qui rongent la vie des quartiers. Notre objectif pour 2021 est de tripler les effectifs ASVP, ce qui permettra de recentrer la Police Municipale sur son cœur de mission en matière de sécurité publique. En 2022, nous continuerons de développer la vidéo-protection, avec 24 caméras supplémentaires sur 132 actuelles. Nous renforcerons nos actions de prévention sur les addictions, la santé publique, la sécurité routière.

Lutter contre la délinquance et les incivilités, c’est une concertation et une collaboration étroite avec tous nos partenaires : la police nationale, la justice, les bailleurs, le Sytral.

Vénissieux est à la pointe des dispositifs comme en 2012 avec la mise en place de la Zone de Sécurité Prioritaire des Minguettes. En 2017 nous avons demandé d’expérimenter le dispositif de police de sécurité du quotidien. Et en 2019, notre ville a fait partie des 30 premiers quartiers de reconquête républicaine, dont les objectifs sont de renforcer la présence des forces de l’ordre sur le terrain, de mettre en place des actions pour démanteler les trafics de stupéfiants et les réseaux de l’économie souterraine, d’établir de nouvelles relations avec la population.

Avec l’ancienne Commissaire de Vénissieux, nous avons défini quatre axes stratégiques : la lutte contre les trafics, l’occupation abusive des parties communes, la réappropriation/sécurisation de l’espace public, la délinquance routière, en particulier celles des deux- roues. Pour le commissariat de Vénissieux, notre engagement dans le dispositif de PSQ a permis l’arrivée de 26 effectifs supplémentaires. Par ailleurs, nous demandons la présence plus régulière des motards CRS sur notre territoire, comme cela avait été le cas avant le 1er confinement. Les résultats sont là : en 2019, 90 kilos de produits saisis et 20 personnes écrouées.

Les résultats sont aussi dans la perception des habitants conscients du travail effectué sur les points de deals et sur la lutte contre les rodéos. Un travail est en cours, en vue de la mise en place de nouveaux dispositifs. J’en informerai les habitants le moment venu.

Alors, est-ce suffisant ? Non. Doit-on se satisfaire des résultats obtenus ? Non. Citez-moi une ville en France qui a résolu les problèmes de délinquance et d’incivilités du jour au lendemain ? Il n’y en a pas. Existe-t-il une solution miracle ? Pas plus.

La mission régalienne de l’État doit être accompagnée par une volonté politique sans faille. On en revient toujours au même problème. Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, près de 13 000 postes de police nationale et gendarmerie ont été supprimés. On ne les a jamais retrouvés depuis. Les effectifs de CRS ont chuté de 20% depuis 2007. En dix ans, entre 2005 et 2014, les douaniers ont perdu près de 2 700 postes, et diminuent en moyenne de 250 postes par an. Pour la lutte contre le trafic de stupéfiants, ce sont des moyens humains qui manquent cruellement. On considère, par ailleurs, qu’un commissariat sur quatre est vétuste en France. Un état des lieux que l’on peut étendre à la justice, avec des tribunaux submergés et un manque de personnel criant.

L’État doit donner l’impulsion, s’engager franchement tant en moyens humains, en présence sur le terrain, qu’en équipements de la Police Nationale pour faire reculer la délinquance et l’économie souterraine qui rongent la vie des quartiers et de leurs habitants dans de trop nombreuses villes en France.

Jamais dans son histoire Vénissieux n’a fait preuve d’angélisme. Elle se bat tous les jours pour faire respecter ce droit essentiel à la tranquillité et à la sécurité. Une chose est sûre : ce n’est pas la démagogie qui nous fera avancer sur ce terrain-là. Instrumentaliser les problèmes de sécurité n’est pas sérieux, vouloir les réduire au seul territoire vénissian, alors que toutes les villes en France font face à des problèmes de délinquance et d’incivilités, est grotesque.

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