Il se situe bien sûr dans le contexte général des débats autour du changement climatique, et plus généralement de la place de la nature dans nos vies, et de la place de nos vies dans le développement économique et social.
Vous avez tous entendu parler du dernier rapport du GIEC qui nous alerte, et de la COP 26 qui a beaucoup parlé mais dont je pense, personne ici ne peut citer une seule décision concrète, mais certains en parleront sans doute.
En tout cas, on dit souvent qu’il faut penser global et agir local, c’est vraiment une formule dangereuse, puisqu’il est évident désormais qu’il faut surtout agir globalement, qu’il est urgent d’agir au niveau mondial, mais qu’il est tout aussi évident qu’il faut penser nos actions locales pour qu’elles soient réellement utiles, qu’elles ne soient pas simplement de la communication pour se donner l’impression d’être utile, sans parfois même savoir si cette action a un impact positif sur nos émissions carbonées.
C’est pourquoi nous choisissons de présenter un rapport tourné vers les actions conduites par la ville, évidemment pas de manière exhaustive, le rapport deviendrait trop lourd, mais en mettant en avant des exemples diversifiés et illustratifs de ce qui est fait. Et nous le complétons par un tableau d’indicateurs qui eux, cherchent à être le plus complet possible, de l’action pour le climat à celle pour la biodiversité et la préservation des ressources, de la qualité de vie à la cohésion sociale, et jusqu’au développement de modes de production et de consommation responsables.
Près de 95 indicateurs suivis depuis 10 ans et dont chacun mériterait une présentation et une discussion. bien entendu, je suis à votre disposition pour répondre à toute question à ce sujet, mais c’est l’importance de ce tableau qui nous a conduit à proposer que cela devienne un des objectifs du conseil citoyen du développement humain durable, qui pourrait organiser un travail d’appropriation citoyenne de ce rapport pour formuler un ou des avis sur tout ou partie de ces indicateurs. Ce ne sera pas possible cette année, mais j’espère que le travail va s’engager dans cet objectif pour l’an prochain.
Permettez-moi de souligner quelques-uns des résultats qui illustre ce qu’il faut bien appeler nos succès en matière de développement durable, succès reconnu par la labellisation Citergie dont je vous rappelle qu’elle a été renouvelée avec le score de 62%, c’est à dire que nous faisons en moyenne 62% de tout ce qu’il est possible de faire dans le cadre de nos compétences, en se comparant aux meilleurs résultats en Europe. Le référentiel Citergie est certainement discutable, d’ailleurs, il est en train de changer fortement pour la prochaine évaluation, mais il représente à sa manière l’ambition maximale qu’on peut se fixer et c’est donc un bon repère pour évaluer notre action.
Vous notez ainsi que nos émissions de GES du Patrimoine et de l’éclairage Public est passé de 6 150 teq CO2 à 3 013 en 2020, autrement dit que nous avons divisé par deux en 10 ans, faisant beaucoup mieux que les objectifs nationaux. C’est la même chose pour le réseau de chaleur passé de 49 000 teq CO2 à 21672 seulement, soit une baisse de 56%. C’est le résultat à la fois de la baisse de nos consommations de chauffage et d’électricité, et de la forte hausse de la part d’énergies renouvelables dans ces consommations, passée de 6% à 40% en 10 ans. Il faut dire que la part de la PPI que nous y consacrons a été multipliée par 5 en dix ans. Vous pouvez aussi noter que nos consommations électriques de l’éclairage public sont en baisse constante de 2% par an, malgré l’augmentation du nombre de points lumineux. Notons aussi l’augmentation du nombre et de la part des véhicules propres.
Bien évidemment, tous ces chiffres nous montrent aussi qu’il reste du chemin à parcourir, et que sur certains points le plus dur reste sans doute à faire, notamment sur la prévention et la gestion des déchets ménagers. C’est un véritable défi qui est devant nous, certes sur une compétence métropolitaine, mais qui relève bien sûr de démarches citoyennes que nous voulons porter fortement. Disons le crument, nous avons ces dernières années plus de déchets par habitant, moins de collecte sélective, et encore moins de collecte valorisée… Il faut, à l’évidence, changer de méthode, et sans doute de niveau d’engagement des collectivités.
Vous noterez aussi que beaucoup d’indicateurs sont marqués par l’année 2020 très particulière, avec le confinement qui a fortement réduit le nombre d’évènements, et donc le nombre de personnes touchées par de nombreuses actions. Nous faisons tout pour que toutes nos politiques publiques redémarrent, et bien sûr, nous sommes dépendants du contexte sanitaire incertain.
Des actions importantes engagées en 2020 et 2021 se concrétiseront en 2022, et après : l’extension du réseau de chaleur et la nouvelle chaufferie biomasse pour Saint-Fons, de nouvelles installations photovoltaïques en autoconsommation collective, une chaufferie biomasse au centre de vacances du Noyer. Et nous sommes en plein travail sur le décret tertiaire qui va nous conduire à débattre en 2022 d’un plan renforcé concernant notre patrimoine.
Permettez-moi de conclure en souhaitant plein succès au nouveau conseil citoyen du développement humain durable de Vénissieux, qui s’est réuni le 23 mars avec 18 délégués de quartier motivés et beaucoup d’autres représentants des mondes économiques, éducatifs et associatifs. Je suis à l’écoute de leurs propositions pour faire de ce conseil un outil de participation citoyenne utile et reconnu.