Or, nous voyons se multiplier les problèmes de violence dans les collèges et lycées de toute l’agglomération, de Givors à Lyon 5e et les grèves des personnels pour exiger des moyens pour faire face aux tensions, des grèves qui se multiplient, comme au lycée Sembat.
Le ministre Blanquer peut toujours discourir et valoriser des actions utiles comme le programme de lutte contre le harcèlement récemment renforcé, il peut installer un Pôles de cohésion républicaine dans l’académie de Lyon, surnommé le carré régalien, la réalité est que ses réformes successives fragilisent les établissements et leurs personnels et ne permettent plus de trouver des réponses collectives face aux dérives de jeunes et souvent de parents qui apportent la violence de notre société dans l’école.
Nous ressentons ces tensions sociales exacerbées par le confinement, puis le déconfinement, puis par la hausse brutale des prix et les inquiétudes de la guerre. Mais nous savons qu’elles proviennent au fonds des inégalités, des injustices, de la précarité qui détruit les liens sociaux et de voisinage, qui met en permanence les gens en concurrence les uns contre les autres. Et le grand écart entre la vie vécue en réalité par la majorité et une vie médiatique artificielle qui crée l’illusion des loisirs pour tous, qui nous enferme entre distractions populistes et guerre permanente dans un individualisme forcené, ce grand écart a un coût psychologique et social terrible.
Comment un adolescent de nos quartiers qui vit ces inégalités et regarde l’image médiatique idéalisée que lui construise les médias peut-il s’en sortir ? Heureusement, la vie associative, culturelle, sportive, et tout ce que les communes peuvent organiser représente autant d’opportunités pour construire sa vie malgré les injustices. Mais beaucoup d’ados restent en dehors, parfois enfermés dans un clan, un groupe de quartier, et trop souvent les réseaux des trafics et de l’économie parallèle.
Beaucoup se joue au collège et la création d’une classe CHAM au collège Michelet que nous délibérons ce soir est un exemple de ce qui peut donner à des jeunes vénissians l’occasion de construire une vie belle et digne.
Le dernier Comité Stratégique de la Cité Educative Minguettes Clochettes, sur proposition du maire de Vénissieux, a acté le renforcement de la prévention et de la prise en charge de la santé psychique des jeunes. La Ville de Vénissieux s’inscrira pleinement dans l’appel à projets 2022/2023 avec de nombreuses actions : la prévention des addictions associé au Forum Santé, un groupe de travail créatif qui associera des jeunes et des parents en mai et notre farouche volonté de convergence entre Cité Éducative et Contrat Local de Santé.
Ces points d’écoute sont une bouée de sauvetage pour des centaines de jeunes, ils ont besoin de beaucoup plus de moyens. C’est toute la politique d’éducation et de prévention qui a besoin d’une autre politique nationale, et d’abord de la création de milliers de postes d’enseignants, de psychologue, d’éducateurs.