C’est une nouvelle illustration de la guerre idéologique menée par Laurent Wauquiez contre les milieux de la création et du spectacle vivant. Elle n’est pas nouvelle, mais s’avère très dangereuse. En 2022, la Région aurait supprimé quatre millions d’euros de subventions à 140 acteurs culturels, les villes de Lyon et Grenoble étant particulièrement visées.
Le 10 mars dernier, le conseil régional a ajourné le vote des subventions à des dizaines de lieux de création et de diffusion en Auvergne Rhône-Alpes sans donner une explication. Pour les acteurs de terrain, les équipements culturels et les associations, ces coupes ou ajournements assombrissent un avenir déjà fragilisé. Les emplois sont pénalisés et les programmations mises à l’arrêt.
La ville de Vénissieux adopte l’attitude inverse en créant un fonds de soutien de 300 000€ pour que le milieu associatif vénissian puisse faire face à l’inflation. Nous savons que la culture est portée majoritairement par les villes et l’État, les Régions en France jouant un rôle plus modeste. Il n’empêche, certaines d’entre elles gardent une ambition culturelle comme les Hauts-de-France par exemple qui y consacrent 18,15€ par habitant, contre à peine 8,60€ en Auvergne-Rhône-Alpes.
Ces coupes brutales remettent en cause les financements croisés sur lesquels le modèle culturel français s’est développé depuis les années 80. Son maillage sur l’ensemble du territoire national est le fruit d’un consensus entre les partenaires que sont l’État, le Département, les Régions, les Métropoles, les communes.
Remettre en cause cet équilibre et instrumentaliser la culture à des fins partisanes sont contraires à la vie de nos quartiers et au monde de la création.