Les élections législatives ont confirmé la bascule à droite de la vie politique et la crise de confiance des français qui majoritairement disent que notre démocratie est malade. Certains interprètent l’abstention comme un désintérêt de la démocratie, de la politique. C’est totalement faux comme le montre les mobilisations de la jeunesse sous de nombreuses formes et de nombreux sujets. Non, c’est de cette démocratie électoraliste réduite à un exercice publicitaire que notre peuple se détourne. C’est la démocratie capitaliste, pour lui donner un nom clair et précis, qui est en crise profonde. Il n’y aura pas d’issue à cette crise citoyenne comme à la dérive à droite sans reconstruire d’autres institutions, sans sortir de la personnalisation et de la médiatisation à outrance. Et tant que la gauche continuera de s’installer dans cette fausse démocratie médiatique, tant qu’elle se cachera derrière le culte du chef, elle sera incapable de reconquérir ceux qui n’y croient plus, comme tous ceux qui expriment leur colère noire de la pire manière.
Car si nous avons pu éliminer à Vénissieux à la fois Macron et Le Pen, la situation est franchement dangereuse avec cette assemblée droitisée où les guerres de clans et de chefs vont se multiplier, pendant que la France va faire face à des crises graves, économiques et sociales, nationales et internationales.
C’est bien sur d’abord la guerre qui domine la planète. guerre militaire qui s’installe dans la durée en Ukraine, mais pas seulement, en Afrique comme au moyen-orient aussi, et menace en Asie. Et nous savons tous que ce sont les peuples qui paient ces guerres, tous les peuples, ceux qui font la guerre, ceux qui la subissent, et ceux qui voient leur pouvoir d’achat ou leur condition de vie remis en cause.
C’est aussi la guerre économique, la guerre sans limite des sanctions, la cyberguerre des infrastructures de réseaux, des câbles sous-marins aux satellites de communication. Et la guerre financière. Ce sont les USA qui après la chute de l’URSS ont engagé la mondialisation financière en s’appuyant sur le dollar, 30 ans plus tard, ce sont toujours les USA qui détricotent cette mondialisation financière tout en tentant d’imposer les milliards de dollars de leur planche à billet pour interdire au monde de commercer autrement que sous la domination US. La France, comme l’Europe sont totalement soumise à cette guerre sans limite dont personne ne sait jusqu’où elle ira.
Et nous savons tous que le « quoi qu’il en coute » financier né dans la crise du covid va se transformer d’une manière ou d’une autre en « quoi qu’il en coute » social, car il faudra mettre en cause plus fortement qu’avant encore les dépenses publiques sociales au profit des dépenses militaires et de soutien aux entreprises. C’était le sens de l’annonce de Macron d’une baisse de 10 milliards des dotations aux collectivités, ce qui représente 10 millions pour notre ville. Personne ne sait encore comment cela va se faire, mais c’est le niveau de risque que nous devons anticiper. C’est aussi la montée des taux pour lutter contre l’inflation que les experts nous assurait transitoire il y encore quelques semaines, montée des taux qui a déjà un impact très négatif sur la construction, et qui pèsera sur les emprunts des collectivités, ce qui valorise encore plus notre forte réduction de la dette, principalement à taux fixe d’ailleurs ou au livret A.
Le budget supplémentaire qui vous est présenté illustre aussi le risque d’explosion de certaines dépenses, notamment énergétiques. Pourtant la ville est exemplaire ! Notre budget énergie était resté constant depuis 10 ans malgré les hausses de prix grâce à des consommations en baisse constante, permettant même d’absorber l’accroissement du patrimoine. Un seul chiffre car nous y reviendrons dans une autre délibération ce soir. Nos consommations énergétiques par habitant ont baissé de 40% depuis 2010, deux fois plus que l’objectif national des 3x20 !
Mais l’explosion du tarif du gaz, qui impacte le tarif des réseaux de chaleur, mais aussi le prix de l’électricité à travers le marché européen conduit à une très forte hausse cette année et sans doute pour les années à venir. Ce budget supplémentaire doit ainsi absorber une hausse de 1,4 millions qui risque d’être pérenne. Cet exemple est illustratif de notre gestion pragmatique et qui donne une certitude aux vénissians dans ce monde bousculé par les intérêts égoïstes, ils peuvent compter sur la ville pour maintenir et améliorer le service public municipal au service de tous.