D’autant plus difficile que les comptes successifs de notre ville, année par année, sont tellement positifs qu’il est impossible de ne pas le reconnaître.
Notre ville n’a pas augmenté son taux de fiscalité comme à Saint-Priest, +16,2 % ! Rillieux-la-Pape +15,8 % en 2024, ou Mions +12 % en 2023… On ne sait pas comment font les maires de droite de ces communes pour expliquer à leurs administrés que leur situation est moins bonne que celle de Vénissieux et qu’ils doivent donc augmenter leurs impôts. Résultat, des taux de taxe foncière plus élevés à Saint-Priest ou Décines qu’à Vénissieux, et presque égaux à Mions, ville dont on peut quand même se dire que le besoin de dépenses publiques n’a rien à voir avec celles de Vénissieux, avec un revenu médian 50 % plus élevé et un taux de pauvreté trois fois plus faible !
Mieux, sans augmenter ses taux de taxe foncière, la ville de Vénissieux accélère ses investissements cette fin de mandat. La période initiale du mandat, entre crise sanitaire et crise énergétique, nous avait freinés, mais nous avons surmonté cette période et désormais nous battons nos records de crédit de paiement en nous approchant des 30 millions dans ces comptes 2024 comme dans le budget 2025 et les prévisions 2026…
Et cela ne se fait pas au détriment des missions, des agents et des usagers ! Pas d’externalisation de services, pas de suppression de services, pas de réduction d’horaires d’ouverture comme ailleurs, pas d’augmentation des tarifs, au contraire, des tarifs gelés depuis deux ans !
Et quand tant de communes réduisent les subventions aux associations, nous les avons augmentées en 2024 et maintenues en 2025. Et quand l’État gèle des crédits de politique de la ville en 2025, Vénissieux maintient le doublement de son budget décidé en 2024 !
Et Vénissieux a défendu ses agents autour de la loi sur les 1607 heures, en faisant reconnaître la pénibilité de postes qui ont permis à de nombreux agents de ne pas perdre de jours de congés, Vénissieux faisant presque exception de ce point de vue.
Comment donc qualifier ces comptes 2024 dans une société en crise où partout les collectivités de gauche et de droite dénoncent, comme nous, les politiques gouvernementales en direction des communes ?
Ce n’est évidemment pas le seul budget 2024 qui a la réponse, c’est une stratégie et une pratique ancienne, et continue sous les mandats de Michèle Picard, une stratégie et une pratique de rigueur pour ne pas faire payer les habitants ou les usagers, mais pour trouver, année après année, des ressources d’efficacité dans l’organisation interne de la ville, parfois ne pas renouveler un poste après un départ, parce qu’on peut le fusionner avec un autre. Je l’ai connu dans mes délégations. Lors du départ d’un directeur de l’éclairage public, son poste a été fusionné avec le responsable de la voirie, puis quelques années plus tard, voirie et environnement ont été de nouveau fusionnés. C’est ce qui nous a permis d’absorber la forte augmentation des effectifs dans les écoles, compte tenu des ouvertures de classes à répétition pendant dix ans, tendance qui s’inverse aujourd’hui.
L’augmentation des impôts, ce sont les leçons fiscales de la droite, celle qui parle de la dette et la creuse chaque année, comme ce ministre cher à Macron surnommé désormais « l’homme au mille milliards de dettes » ! Alors vous n’en parlez pas et vous tentez de changer de sujet en parlant de sécurité. Mais redisons-le une fois, la droite, c’est l’augmentation des impôts et des dettes !
Alors, le maire de Mions aurait des leçons à nous donner. En 2014 ou en 2020, vous ne juriez que par Rillieux, ce qui semblait plus pertinent quand on compare les villes, mais vous n’en parlez plus ! Il est vrai que les nouvelles sont mauvaises là-bas pour la sécurité depuis un bon moment, et que les émeutes de 2023, par exemple, ont été beaucoup plus violentes qu’à Vénissieux. Alors, cette année, vous parlez de Mions, ville riche de l’Est Lyonnais, ville résidentielle avec 70 % de maisons individuelles… Pourtant, de nombreux Miolans dénoncent une recrudescence de vols de véhicules en se demandant à quoi servent les nombreuses caméras payées par la région… Et le maire est tellement préoccupé par l’insécurité grandissante dans son centre-ville qu’il décide d’un couvre-feu pour les moins de 16 ans… Bref, ça chauffe à Mions… Mais on peut être sûr d’une chose, ce discours de droite qui instrumentalise les questions bien réelles et sérieuses de l’insécurité pour des raisons électoralistes est voué à l’échec.
Car en fait, ce sont les politiques de droite au plan national qui construisent cette société inégale, violente et incivique dont les communes paient localement les effets avec l’insécurité.
Vous dénoncez l’errance dans nos rues, notamment du centre-ville, l’errance de malades psychiatriques, de consommateurs de stupéfiants, d’alcooliques… mais c’est vous qui avez fragilisé notre hôpital public, fermant des milliers de lits, notamment dans les hôpitaux psychiatriques, 7000 lits fermés en 15 ans, c’est-à-dire 7000 personnes qui sont renvoyées à la rue, rendant difficile l’accompagnement social et psychologique, et dont souvent les familles ne veulent plus ! Oui, Madame Hamitouche, quand on s’engage à droite, on assume, vous êtes co-responsables de la casse de l’hôpital public ! Et si nos prisons débordent, tout un symbole, vous fermez des hôpitaux et vous ouvrez des prisons. 20 % des prisonniers relèvent de soins psychiatriques, qui ne seront le plus souvent pas traités en prison, et donc qui ressortiront plus fragiles et trop souvent plus dangereux…
Vous dénoncez l’insuffisance de la présence d’une police de protection des biens et des personnes, mais c’est vous qui avez supprimé des milliers d’emplois publics dans la police, la justice et les douanes sous Sarkozy ! Au passage, il y a en France 359 policiers nationaux pour 100 000 habitants, donc on devrait avoir en proportion 250 policiers pour Vénissieux. On en est loin, mais vous ne parlez évidemment que des effectifs de police municipale.
Vous êtes des pyromanes qui font semblant d’appeler les pompiers !
Bref, oui, ce compte financier unique qui fait le bilan d’une gestion municipale exemplaire est une belle occasion de confronter deux discours.
Celui du maire et de sa majorité qui connaît les réussites et les difficultés de la ville, des Vénissians, et qui, sans jamais nier les difficultés, rappelle qu’elles sont d’abord des enjeux de société qui touchent toutes les communes, et qu’elles ne peuvent effacer les extraordinaires réussites vénissianes.
Et le discours de ce patchwork d’oppositions lancées dans une course à l’échalote préélectorale pour tenter de surfer sur les drames de notre société, faire oublier ses responsabilités régionales et nationales dans cette société injuste, précaire et violente, une opposition dont il suffit de rappeler que son principal animateur dans les réseaux sociaux, l’absent systématique de ce conseil qui n’a jamais ouvert une délibération, celui qui, comme soignant, devrait bien connaître la situation de la santé en France, mais multiplie les mensonges, les insultes, les vulgarités, tente d’être une sorte « d’influenceur » comme ceux qu’on trouve sur des réseaux sociaux, des influenceurs qui sont le plus souvent, on le sait tous, des menteurs mercantiles.
Alors, pour conclure, bravo, Madame la Maire, pour ce compte financier unique exemplaire ! Les Vénissians font bien la différence entre une équipe qu’ils connaissent et qui travaille et les causes profondes des difficultés de tranquillité publique dont la consultation citoyenne « mieux vivre à Vénissieux » a montré qu’ils en comprenaient très majoritairement les enjeux.
Je vous remercie