Comme vous le savez, et ce depuis plusieurs années, notre ville est bien gérée. Elle a une situation financière maitrisée. Elle tient ses engagements, notamment d’investissements, elle maintient toutes ses actions au service de tous les Vénissians, avec des effectifs stabilisés, 1498 agents fin 2022 pour 1501 un an avant, et elle réduit fortement la dette par habitant.
Alors, certains chercheront comment polémiquer, soit pour dénoncer nos dépenses ou nos effectifs trop élevés, soit pour dénoncer notre résultat 2022 trop élevé. Comme je le disais au conseil de métropole, ceux qui croient toujours que la gauche est incapable de rigueur et d’efficacité en sont pour leurs frais. Je me permets de leur rappeler cette remarque de Marx, et oui, encore une, je ne m’en lasse pas. Tout État bourgeois est dépensier, car les bourgeois sont les premiers à se gaver de dette publiques, le seul État rigoureux sera l’État des prolétaires.
Donc, la situation passée est maitrisée, mais nous savons tous que de lourds défis économiques et sociaux sont devant nous, avec des enjeux financiers majeurs. La crise de la construction, les risques de récession, sans parler des guerres. Des milliers de familles ne s’en sortent plus, doivent réduire leur consommation jusqu’à mettre en cause le minimum vital, et voient en même temps exploser leurs dettes de loyers, d’énergie, de télécommunication. Les injustices sociales s’aggravent brutalement.
Dans ce contexte, les réformes fiscales et institutionnelles vont toujours dans le même sens, la baisse des dépenses publiques, et notamment des collectivités locales. Sans revenir à des contrats contraignants type Cahors, le gouvernement fixe des objectifs stricts aux collectivités dans la programmation 2024-2027. Le comble, c’est que l’État prévoit d’augmenter sa dette d’ici 2027, mais demande aux collectivités et à la sécurité sociale de réduire les leurs d’autant. Alors même que les collectivités ont nécessairement des budgets équilibrés, sont le premier investisseur dans les territoires, et paient leur dette avec leur autofinancement, pas avec des emprunts comme l’État !
Permettez-moi un commentaire plus général sur ce contexte économique. Les USA ont dépensé depuis 2000 près de 10 000 milliards de dollar dans leurs guerres successives. Pour cela, il faut à la fois que le reste du monde accepte les dollars et que les banques centrales garantissent les revenus financiers des plus riches. C’est le nœud des crises successives qui secouent le capitalisme mondialisé, dont la dernière a commencé avec l’inflation en 2021, une inflation que tous les économistes sérieux craignaient tant c’est la conséquence inévitable de la planche à billet sans limite aux USA. Les banques centrales ont décidé que ce n’était pas aux revenus financiers de payer, et ont engagé une série de hausse des taux tournée contre les salaires, pour freiner l’économie au risque de la récession. On nous dit que tout va aller pour le mieux, nous avons l’habitude des promesses de la finance, les indices remontent à toute vitesse, le prochain clash sera encore plus violent que celui de 2008… Et nous savons que le monde occidental est impitoyable dans les crises. Kissinger disait « nos ennemis s’en sortent quelquefois, nos amis jamais ».
Heureusement, le service public est en France un facteur essentiel de stabilité et de protection. Malgré les nombreuses remises en cause, les privatisations de nombreux secteurs, et pour les collectivités locales, la perte de presque toute fiscalité propre assurant leur autonomie financière, les services publics continuent à protéger les usagers, à assurer des droits.
C’est ce que nous prévoyons en 2024 à Vénissieux, en maintenant toutes nos missions, en renforçant le soutien aux associations, et en bloquant nos tarifs pour les Vénissians. Et nous le faisons avec rigueur, en absorbant la hausse de l’énergie tout en poursuivant nos efforts de réduction de nos consommations, sans augmenter la fiscalité, alors que beaucoup d’autres communes l’ont fait. Notre épargne se réduit, loin du record de 2022, mais reste au-dessus de 10M€ d’ici 2027. Elle nous permet de poursuivre nos investissements sans pénaliser le fonctionnement, avec une capacité d’endettement qui remonte en 2026 juste au-dessus de 3 ans, restant là aussi très loin de beaucoup d’autres.
Oui, nous jouons tout notre rôle d’amortisseur social pour les Vénissians !