A priori je n’étais pas très à l’aise avec ce sujet mais après réflexion je me suis dit : quand même intervenir sur la bouffe ça me parle.
Étant un enfant de Vénissieux et comme dans beaucoup de quartier populaire il est toujours plus difficile par la proximité les difficultés économiques ou même le manque de temps pour cuisiner que de faire l’effort d’acheter et de manger des fruits et légumes plutôt que de consommer de la malbouffe.
Je me souviens lors du confinement quand les maraîchers proposaient sur les deux principaux marchés de la ville des paniers de fruits et légumes pour 15 € l’accueil n’avait pas été le même au minguettes que dans le centre.
Plusieurs raisons à cela déjà les légumes bio ne sont pas forcément accessibles en terme de prix et l’on peut avoir dans la grande distribution une plus grande quantité de produit pour nourrir sa famille. On est de plus en plus à devoir choisir entre qualité et quantité.
Les habitudes alimentaires aussi. Quand je me suis retrouvé avec mon panier de confinement je me suis posé la question mais que vais-je faire ce navet ?
Revenons-en à notre dossier.
Si le premier projet n’a pas été jugé viable par l’opérateur, c’est peut-être pour des questions de prix. Il faut développer un modèle économique digne de ce nom, une question très importante. Pour un producteur qui ferait de la nourriture de qualité bio et local, le rendement est en plus bas et le travail plus important que pour de l’agriculture intensive, surtout avec plein de pesticides.
Alors quel modèle économique pour ce type de projet ? Comment toucher nos habitants pour ne pas produire ici ce qui serait mangé sur les marchés des consommateurs aisés lyonnais ? Comment produire localement du maraîchage de qualité pour les Vénissians et rémunérant correctement le maraîcher ? Voilà un vrai défi à relever.
Il faut aussi se servir de cette expérience pour sensibiliser les jeunes Vénissians aux légumes, aux fruits, à une nourriture équilibrée par des actions faisant le lien entre maraichage et alimentation, des projets avec les écoles, les centres de loisirs de la Ville, la restauration scolaire. C’est ce que va faire l’autre projet du plateau fertile sur le quartier Amstrong et qui a créé l’évènement juste avant le Grand Rendez-Vous avec une centaine de participants.
Comme le disait Fabien Roussel « la bonne bouffe en France c’est sacré il faut la défendre pour que tout le monde y ait accès, avoir accès à un bon repas un repas équilibré et que tout le monde puisse se le payer. Il faut mettre les pieds dans le plat, il faut défendre le fait de manger sain et à sa faim »
Alors comment ne pas soutenir un tel projet. Si on est la ville qui a inventé le tacos lyonnais n’en déplaise aux Vaudais, une ville qui a un lycée professionnel réputé dans les métiers de bouche, une ville qui a vu l’un de ses enfants recevoir un Bocuse d’Or, c’est que l’on est une ville de la gastronomie. Et la première qualité d’un grand cuisinier, c’est de chercher les bons produits. Aidons les Vénissians à avoir accès à des produits maraîchers de qualité
Je vous invite donc tous à soutenir ce projet.