Acompte de subventions au Centre Associatif Boris Vian.

Conseil municipal du 8 décembre 2025
Mercredi 17 décembre 2025

Madame la Maire, chers collègues,

La Ville de Vénissieux renouvelle son engagement auprès des associations du territoire, piliers du vivre-ensemble, pour une société plus juste et plus humaine. La Maison des associations et le centre associatif Boris-Vian sont les emblèmes de la vitalité de notre tissu associatif vénissian. Ils sont aussi le fruit de choix politiques forts portés par notre majorité municipale.

Je souhaite intervenir aujourd’hui pour alerter sur les conséquences du Projet de loi de finances 2026, qui frappe une nouvelle fois le monde associatif et nos territoires populaires. Car après des années de restrictions, ce PLF 2026 confirme le désengagement massif et assumé de l’État, qui renvoie aux communes la charge de maintenir ce qu’il devrait garantir.

Le budget national consacré à la jeunesse, à la vie associative et à l’éducation populaire — essentiel pour nos quartiers — serait réduit de près de 26 %.

Pour ne citer que quelques exemples le budget consacré à la jeunesse et à la vie associative, diminuerait de 848 à 627 millions d’euros ; celui de l’aide publique au développement passerait de 4,4 milliards d’euros à 3,7 milliards ; et celui visant au développement de l’économie sociale et solidaire, passerait de 26,7 millions d’euros à 12,3 millions.

En d’autres termes ; ce sont des projets, des activités, des emplois, des services rendus qui disparaissent.

Concrètement à Vénissieux, cela signifie par exemple, moins de financement pour les colos apprenantes, alors que pour beaucoup d’enfants, c’est la seule possibilité de vacances, de partir, de s’ouvrir au monde, ou encore, moins de soutien pour l’accompagnement des jeunes dans les quartiers, alors que les besoins explosent.

Pour compenser ces coupes, le gouvernement ne trouve pour seule réponse qu’une légère hausse des réductions d’impôt sur les dons privés, un sournois trompe l’œil qui est une manière de se moquer des réalités de terrain car nous le savons toutes et tous, le mécénat ne financera ni les ateliers de quartier, ni les accompagnements scolaires, ni les structures d’éducation populaire qui accueillent chaque jour les enfants de nos quartiers. Cela va sans dire, ces dispositifs ne remplaceront jamais les subventions publiques, socle indispensable de la vie associative.

Dans ce contexte, nous saluons la mobilisation des associations car face aux annonces du PLF 2026, le secteur associatif connaît une mobilisation inédite, structurée et déterminée. Les associations, toutes tailles et tous champs confondus — social, jeunesse, éducation populaire, culture, sport, santé — alertent unanimement sur les conséquences dramatiques de ces mesures.

Les grandes têtes de réseau (Le Mouvement Associatif, France Nature Environnement, l’Uniopss, la Ligue de l’enseignement, les fédérations d’éducation populaire, etc.) se sont mobilisées ensemble pour produire : • des tribunes communes, • des communiqués d’alerte, • des auditions au Parlement, • des campagnes d’interpellation des élus. Cette parole collective est rare et montre l’ampleur de l’inquiétude. Elles alertent sur les conséquences de ces coupes pour les familles, pour les jeunes, pour la cohésion sociale, car toucher au financement associatif, c’est toucher directement à la solidarité, et donc à la vie quotidienne des habitants.

Et nous voulons aussi le dire clairement : Vénissieux fait sa part, et même plus que sa part. Dans cette période d’austérité imposée, alors que nombre de communes sont contraintes de réduire leurs budgets, Vénissieux a fait le choix politique de maintenir ses subventions aux associations.

Grâce à une gestion rigoureuse, à un pilotage solide des finances, notre ville a pu : • protéger le tissu associatif, • maintenir les subventions malgré les baisses de l’État, • garantir l’accès aux activités culturelles, sportives, éducatives et sociales.

Et c’est loin d’être le cas partout. Et cela montre encore une chose : une ville progressiste bien gérée peut résister aux politiques d’austérité.

Mais attention, disons-le sans détour : cette résistance devient de plus en plus fragile À force de coupes nationales, même les collectivités les plus solides finiront par atteindre leurs limites.

Car quand l’État retire 1 milliard d’euros au secteur associatif, quand il demande aux communes de faire des économies supplémentaires, ce sont les enfants, les jeunes et les familles populaires qui trinquent.

On ne peut pas demander aux villes de réparer seules les dégâts des décisions nationales. Pour conclure, on ne peut pas parler d’égalité et de République tout en réduisant les moyens de celles et ceux qui la font vivre au quotidien.

Je vous remercie.

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