Au niveau national, ce sont 2,7 millions de demandeurs de logement social en France mi-2024 ! Ce chiffre record est scandaleux, il illustre la démission de l’État ces cinq dernières années. Aucun des gouvernements sous Emmanuel Macron n’a insufflé une réelle dynamique et pris la mesure d’une crise sans précédent, que les maires des grandes villes et agglomérations dénoncent auprès des pouvoirs publics.
Bruno Arcadipane, président d’Action Logement, faisait le constat suivant : « Tous les mots, toutes les formules ont été utilisés pour tirer la sonnette d’alarme. Des alertes qui n’ont pas suscité les mesures énergiques attendues du plus haut sommet de l’État. Et aujourd’hui, rien ne va plus. »
Il fallait une ambition, une dynamique, que l’exécutif n’a pas enclenchée, laissant la crise prendre une ampleur inédite, voire incontrôlable. L’énorme faute, c’est d’avoir laissé le logement aux mains du privé et du marché qui ne régule pas mais spécule.
Parmi les 2,7 millions de demandeurs, 1,8 million sont des ménages qui ne vivent pas encore en HLM. À l’échelle de la Métropole, l’indice de pression est fort avec 10 demandes de logement social pour une attribution. Le nombre de personnes sans solution de logement augmente malgré les efforts d’accueil et d’hébergement avec 1 000 places ouvertes chaque année. Entre un habitat indigne, les marchands de sommeil, la sur-occupation, nous sommes entrés dans une crise aiguë du mal-logement.
Il faut agir, vite et fort, même si l’instabilité politique dans laquelle notre pays est entré ne laisse rien présager de bon en matière de logement, et surtout de logement social.