Une question ancienne depuis que le préfet Poubelle décide en 1883 d’organiser la collecte des déchets à Paris. Si vous ne le saviez pas, le nom commun « poubelle » est, à l’origine, un nom propre d’un préfet.
Quand la collecte s’arrête, on le sait vite dans tous les quartiers, car les volumes de déchets dans une grande agglomération sont considérables. Le rapport nous en donne une indication, et je conseille à ceux qui veulent en savoir plus de découvrir le rapport complet au niveau métropole. Beaucoup d’actions conduites pour la prévention des déchets par la métropole sont évoquées dans ce rapport, avec la donnerie à la déchetterie, des composteurs d’immeubles ou de quartiers, des actions de sensibilisation souvent conduites en partenariat avec la ville, et notamment les conseils de quartier.
Nous savons tous le lien étroit entre gestion des déchets et propreté urbaine, et la prochaine action ce 12 avril des conseils de quartier pour un ramassage participatif sera l’occasion de montrer que de nombreux Vénissians veulent une ville propre, et que le premier enjeu est de combattre les comportements inciviques de rejet de déchets dans l’espace public.
Vous le savez, j’aime répéter cette formule : il ne faut jamais critiquer ceux qui nettoient sans d’abord condamner ceux qui salissent…
Et il faut dire que Vénissieux, comme toutes les villes populaires, continue à collecter beaucoup plus d’ordures ménagères par habitant que la moyenne de la métropole. Et alors qu’il y a une baisse continue dans beaucoup de communes, ce n’est pas le cas à Vénissieux, Vaulx-en-Velin ou Saint-Fons, mais aussi Fontaines-Saint-Martin ou Montanay, pour ne pas nous stigmatiser…
Une des préoccupations majeures dans ce lien entre collecte des déchets et propreté publique est la question des encombrants. En 2023, 1 932 m³ de dépôts sauvages ont été ramassés sur le domaine public. On peut dire que la situation s’améliore puisque c’était 6 608 tonnes de dépôts en 2020. Mais depuis, les bailleurs contribuent très fortement à la collecte sur leur site, et c’est un sujet puisque cela leur coûte cher, et que trop souvent, cette collecte ne peut faire l’objet d’un tri et se retrouve envoyée à l’enfouissement.
Pendant ce temps, la déchetterie de Vénissieux a collecté 5 550 tonnes de déchets en 2023, contre 5 586 tonnes en 2022 et 5 682 tonnes en 2021, soit une baisse de 0,64 %.
Ces dernières années, la métropole a mis en place une société coopérative, ILOE, pour assurer une bonne qualité de tri des encombrants, meilleure que dans le ramassage de rue, mais meilleure aussi que dans ses déchetteries.
La consultation publique exceptionnelle de 7 434 Vénissians réalisée par la ville l’automne dernier a notamment porté sur cette question des encombrants, avec 46,7 % des répondants préoccupés par ce sujet. Ils portent à peu près à égalité trois actions : 54 % pour que soit organisée une collecte de proximité, et 46 % pour renforcer le ramassage de dépôts sauvages comme pour mieux sanctionner les auteurs.
La Ville avait déjà délibéré en octobre pour renforcer les sanctions et vous le savez, le système Vizzia est en place depuis peu, et commence à sanctionner les déposants. Cela concerne d’abord les points de dépôts sur la voie publique, qui sont souvent des déchets de chantiers d’artisans inciviques, et on peut espérer que ce système va provoquer rapidement une forte baisse de ces dépôts.
Mais il y a aussi des encombrants de particuliers au pied d’immeubles et la demande prioritaire d’une collecte d’encombrants de proximité. Une réunion est organisée par le maire ce vendredi avec tous les bailleurs et la métropole pour aller vers la mise en place d’une telle collecte mutualisée avec les bailleurs. Cette collecte pourrait s’appuyer sur la société coopérative ILOE que j’ai rencontrée avec Anouar Sghaier, ce qui permettrait d’avoir un très fort taux de revalorisation, et donc très peu de renvoi en enfouissement.
Cette action viendrait compléter un marché en cours de mise en place par la Métropole de collecte à la demande à domicile, notamment pour les personnes en difficulté pour déplacer un ancien meuble ou équipement. Cela existe déjà pour l’électroménager, en lien avec les professionnels, mais cela serait étendu, avec des règles bien sûr : on ne peut faire appel à ce service de manière répétée.
On pourrait donc avoir d’ici la fin de l’année : • un dispositif de collecte à la demande à domicile, s’il est confirmé car les coûts sont importants ; • un dispositif de collecte en pied d’immeuble, qui sera organisé, et répondra à ceux qui acceptent de respecter des règles, des horaires ; • toujours les déchetteries, ouvertes jusqu’au dimanche à midi ; • et l’outil de sanction pour ceux qui, malgré tout, continueraient à déposer des encombrants n’importe où.
Car il faut le répéter : aucun meuble ou équipement n’arrive dans un logement tout seul. C’est un professionnel, ou un ami ou parent qui l’a apporté en voiture. La première règle est donc que celui qui l’apporte remporte l’ancien jusqu’à la déchetterie.
Ce qui correspond bien à la sagesse vénissiane qui, en gros sur ce sujet, a mis pratiquement à égalité le renforcement de la collecte de proximité, le renforcement du ramassage, et la sanction.
Je vous remercie.