Une commission locale pour lutter contre la grande pauvreté
Michèle Picard
Article mis en ligne le 29 septembre 2008
dernière modification le 9 octobre 2008

par Michèle Picard

La situation est alarmante et très préoccupante.

La politique libérale en cours depuis maintenant une dizaine d’années fait des ravages considérables dans les différentes couches de la société. La grande pauvreté s’étend à tous les niveaux,
détruit les cellules familiales, fragilise
les liens sociaux. Contrairement aux idées reçues, la pauvreté ne concerne pas que les chômeurs, marginaux ou rmistes, elle affecte aussi la population active (cf encadré page 2 relatif aux chiffres sur l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres), notamment les structures monoparentales
et les femmes dans leur ensemble. Vénissieux, pas plus que l’agglomération
lyonnaise, n’échappe au phénomène
et c’est la raison pour laquelle le groupe des élus communistes et apparentés
soutient la création d’une commission locale de lutte contre la grande pauvreté. Car le temps presse !

Plusieurs objectifs

Cette commission, qui faisait partie des engagements pris par l’équipe municipale lors des dernières élections, s’est fixé quatre objectifs précis :
 repérer les personnes sur Vénissieux qui ne se font pas connaître auprès des services sociaux ;
 adapter l’action sociale de la Ville à cette nouvelle forme de pauvreté ;
 apporter des réponses ciblées aux besoins des personnes ;
 ouvrir le débat à tous les acteurs de la commune, ses habitants et le porter
auprès de l’Etat et des collectivités ad hoc, qui ne peuvent se dédouaner de leurs responsabilités.

Les deux premiers axes de travail prioritaires sont déjà bien définis. Les femmes et les enfants et la santé au sens large -physique et psychologique- des populations
les plus fragilisées feront l’objet de toutes les attentions. La commission pourra s’appuyer sur des bases analytiques
concrètes de la pauvreté comme le diagnostic partenarial de la santé à Vénissieux réalisé par la Ville en 2007 ou encore à travers la mise en oeuvre d’une étude établie par un prestataire pour rendre compte précisément de la situation sociale en 2008.

Une commission ouverte

Trois collèges devraient composer la commission :
 un pôle des élus municipaux et d’un représentant par groupe du conseil municipal ;
 un pôle des directions municipales (service de la solidarité et de l’action sociale, de l’Education enfance
et santé, de la prévention sécurité et des formalités administratives) ;
 enfin, une ouverture à la société civile avec la présence de personnes physiques ou morales ayant des compétences dans ce domaine (associations, professionnels, partenaires institutionnels, etc).

C’est un énorme chantier auquel s’attelle cette commission car les situations
de détresse, l’isolement monoparental
et la précarité dans le monde du travail suivent une courbe exponentielle.
Aiguillon dans ce domaine, la ville de Vénissieux aura besoin du concours de tous afin d’engager un débat avec les forces vives de notre pays. Car ni l’Etat, ni les collectivités territoriales ne sauraient
se soustraire à leurs devoirs. A l’aune de la politique menée par le tandem
Sarkozy-Fillon, le pari n’est pas gagné. Mais chacun sera alors face à ses responsabilités !