ÉCOLE PUBLIQUE EN MODE DÉGRADÉ
La lettre des élus communistes et apparentés de Vénissieux N°46- Mai 2018
Article mis en ligne le 4 mai 2018

par Marie-Christine Burricand

Alors que les parents et les enseignants ont l’assurance que l’évaluation et la concertation sont maintenant bien lancées à Vénissieux, il n’y a rien d’étonnant à voir l’opposition faire polémique autour des rythmes scolaires. C’est un peu réchauffé mais qu’importe, pourvu qu’ils puissent faire le buzz.

Le débat sur les rythmes scolaires est légitime parce que cela touche à l’organisation de la vie familiale, à la fatigue mais aussi à l’avenir des enfants, à la chance que leur donnera l’école de trouver leur place plus tard dans la vie professionnelle.

Sur cette question, l’essentiel n’est pas de savoir s’il y aura école ou pas le mercredi matin, l’essentiel est dans la volonté de combattre les inégalités sociales en donnant les moyens nécessaires à l’Éducation.

L’École ne parvient pas à compenser les inégalités sociales et cette volonté n’est pas au rendez vous avec les projets du ministre Jean Michel Blanquer. Par exemple, l’annonce de la scolarisation obligatoire dès 3 ans, mesure avec laquelle nous sommes d’accord. Cette annonce ne s’accompagne d’aucune précision concernant les moyens pour créer les conditions d’un accueil de qualité du point de vue de l’encadrement, de la pédagogie, de la formation des personnels, y compris des moyens des Villes pour assurer le nombre d’ATSEM et de locaux nécessaires. Plus inquiétant, la question de la scolarisation des deux ans n’est pas évoquée. Nous savons pourtant que cette exceptionnalité française est facteur de réussite scolaire pour tous et qu’elle n’est pas de droit aujourd’hui, faute de places et de maîtres en nombre suffisant !
De la même manière, le Président indique vouloir faire de l’École primaire une priorité de l’action gouvernementale, avec les CP et CE1 à 12 dans les zones d’éducation prioritaires.

Pourtant, le gouvernement vient de décider d’une baisse de 10% des postes au concours de professeurs des écoles. Cette baisse en dit long sur la volonté d’accorder une priorité réelle au 1er degré comme affirmé dans les médias... Pour couvrir les 7200 postes supplémentaires nécessaires il faudra avoir recours au redéploiement qui déshabillera Paul pour habiller Jacques.
Le secondaire est racketté, c’est moins 20 % de postes aux concours, 2600 postes d’enseignants supprimés. Il manque 374 postes d’enseignants en mathématiques, 343 en anglais, 220 en allemand et 63 % des postes de lettres classiques n’ont pas été pourvus ; Une vraie crise du métier d’enseignants.

Le ministre Blanquer parle d’une école de la confiance, mais c’est une École publique en mode dégradé qu’il installe ; Derrière les effets d’annonce, les enfants sont soumis à l’austérité pour les services publics, fi l conducteur de ce gouvernement.

Nous serons dans la rue dans les semaines pour combattre cette austérité !