
Nous sommes nombreux à rêver d’une ville qui donne à voir ce qu’elle a de meilleur, en architecture, en paysage, en vie culturelle et sociale, et a considérer que la publicité est un cancer qui défigure.
Peut-on imaginer une société où la publicité est réduite à l’information et où le consommateur exprime ses besoins pour intervenir dans la conception des produits ? Peut-on rêver d’une société déniant à quiconque la possibilité de s’approprier les espaces ? Peut-on rêver d’une société de la gratuité parce que la puissance publique apporte un service garanti à tous et que son financement repose sur le seul prélèvement juste et efficace, inventé par la révolution française, l’impôt progressif ?
Pour rêver d’une ville sans publicité, il faut rêver d’une autre société, dans laquelle l’offre ne dirige plus la demande avec des dépenses toujours plus grandes pour séduire, accaparer le temps de cerveau disponible. Une société libérée des chaînes de la marchandisation est un choix de société et aussi un choix de ville. Nous avons fait notre choix, nous ne voulons pas de Las Vegas ! Une ville qui ne se livre pas à la publicité n’est pas une ville éteinte et nous le savons quand nous admirons nos fresques murales, nos mises en lumière d’équipements publics.
Alors certes, nous sommes loin d’une société sans aliénation, et c’est pourquoi nous devons réglementer sur les conditions de la marchandisation, entre autres dans la communication extérieure, ce qui est le but de ce Règlement Local de Publicité.