Cette réforme avait entraîné de longs débats, notamment sur l’organisation du périscolaire qui est de la responsabilité des communes, avec une interrogation sur la participation financière de l’État et le contenu des activités. Mais aussi une interrogation sur l’équité nationale puisqu’en fonction des volontés politiques et des moyens des communes les projets seraient différents.
Le Président Macron a accordé la possibilité d’un retour à la semaine de 4 jours en précisant, par la voix de son ministre de l’Éducation que : « La plupart des grandes villes de France vont conserver les rythmes scolaires actuels. Le but n’est pas de changer là où ça marche, mais là où il y a quelques difficultés ». Chacun peut désormais faire comme il veut, estimer que tout va bien ou au contraire qu’il faut changer. Les parents, enseignants, élus locaux, doivent de nouveau réfléchir et décider d’une organisation ville par ville, créant ainsi la possibilité de nouveaux déséquilibres entre les territoires plutôt que de créer du commun national. Le débat est lancé sans qu’aucun bilan ne soit fait de la précédente réforme.
A Vénissieux, nous voulons prendre le temps de cette réflexion et du bilan, pour proposer un fonctionnement satisfaisant et répondant aux besoins de l’enfant. Le débat ne peut se cantonner au choix entre 4 jours ou 4,5 jours.
La question de l’École doit être posée de manière globale. Comment sortir d’un système scolaire inégal ? Le déterminisme social est fort. Les enfants de cadres, d’enseignants, de professions libérales réussissent plus massivement que les enfants d’ouvriers et d’employés. Bien sûr, il y a des centaines de jeunes Vénissians de familles populaires qui réussissent ! Mais il y en a trop qui galèrent, se retrouvent à 16 ans dans une voie sans issue. L’égalité de réussite pour toutes les catégories sociales devrait être la priorité de toute réforme, de toute réorganisation de l’École. Dans notre débat, la question du contenu et des moyens nécessaires ne doit pas être reléguée au second plan car la réussite ce n’est pas seulement l’exigence de la maîtrise du français ou des mathématiques, mais aussi l’apport d’ouverture, de curiosité, d’intérêt. Aider l’enfant à se construire malgré les échecs qu’il pourrait rencontrer dans son parcours scolaire.
Nous appelons les parents, les enseignants, les personnels de l’école à se mobiliser pour défendre le droit de tous nos enfants à la réussite scolaire, le droit à un métier, le droit à se construire comme citoyen et acteur de la société.