Ouvertures des commerces le dimanche Enregistrer au format PDF

Conseil municipal du 17 décembre 2018
Vendredi 21 décembre 2018

Le 13 juillet 1906 dans un pays déchiré par une crise sociale, et après un tragique coup de grisou qui fera plus de 1000 morts, la loi instaurera enfin le repos hebdomadaire le dimanche.

Les débats relatifs au travail dominical opposent d’un côté les tenants de la liberté de travailler sans contrainte qui mettent en avant les gains de compétitivité de l’économie, d’emploi et de l’hyperconsommation que permettraient l’ouverture des commerces le dimanche, et de l’autre, les défenseurs du maintien d’un temps de repos commun consacré à la vie en société et en famille.

Selon des estimations économétriques, travailler le dimanche va de pair avec une perte de sociabilité familiale et amicale et une diminution du temps de loisirs. Clairement le jour de repos compensatoire en semaine ne rattrape pas ce temps en famille et il est constaté qu il est rarement utilisé pour un temps de loisirs.

L’ouverture des grands commerces le dimanche en plus de détruire un jour de repos consensuel avec sa famille et ses proches, n’est en réalité que la création pure et simple d’un besoin de consommer qui n’existait pas. Par ailleurs, derrière l’argument création d’emploi, ce n’est en réalité que du travail précaire qui si aujourd’hui propose un abondement de salaire, aurait tendance à s’élargir se banaliser et devenir petit à petit un jour comme les autres qui ne sera même plus l’objet d’abondement de salaire comme aux Canada aux Etats Unis et bien d’autres pays prônant une politique libérale au détriment des valeurs humaines et sociales. La loi MACRON est le parfait exemple de ces mesures qui petit à petit tendent à libéraliser l’économie contre l’intérêt des salariés mais aussi du petit commerce de proximité qui voit ses clients partir vers les grandes surfaces quand celles-ci sont ouvertes le dimanche.

Pour illustrer mes dires je citerai ces courageuses femmes savoyardes qui ont lutté et résisté pendant 4 années consécutives contre la direction de ED qui leur imposait de travailler le dimanche. Elles ont été en grève tous les dimanches pour protester contre le travail le jour du repos dominical. Les revendications de ces femmes, pour certaines d’entre elles, maman célibataire en situation sociale précaire, étaient, je cite : « je suis mère célibataire, j’ai une petite fille, et le dimanche je préfère être avec elle qu’au travail. En plus le prix de la nounou me couterait plus cher que ce que je gagnerais !(…) » dit une des caissières en grève. « La consommation, la surconsommation, y’en a ras le bol ! Il faut préserver notre planète, alors préservons la ! Les sous de toute manière, on n’en a pas à gogo. Et le dimanche, on a autre chose à faire que d’aller en course. Nous aussi on a des familles et on aimerait en profiter ! », dira une autre d’entre elles.

Soutenues en masse par des centaines d’anonymes la CGT puis le maire et divers personnalités politiques et sociales de la région, elles finiront par gagner leur combat au terme de 102 dimanches en grève !

Le repos du dimanche a été l’objet de luttes sociales depuis des décennies, mais en 2018 force est de constater qu’il demeure encore un acquis social fragile pour lequel il faut encore se battre pour le maintenir.

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