Politique de la ville Enregistrer au format PDF

La lettre des élus communistes et apparentés de Vénissieux N° 60 - février 2021
Lundi 22 février 2021 — Dernier ajout dimanche 7 mars 2021

De nombreuses actions sont conduites au titre de la politique de la ville, la nouvelle période de renouvellement urbain appelle à les renforcer. Je vous invite à découvrir le rapport de la Cour des comptes sur les quartiers prioritaires, une fantastique reconnaissance de la qualité des politiques conduites depuis 10 ans aux Minguettes, qui ont amélioré le cadre de vie, la réussite scolaire, et même l’attractivité du quartier.

Bien évidemment, ces résultats sont partiels et sont contrecarrés par ceux qui veulent, au contraire, détruire les solidarités et les droits, imposer leur domination contre la loi de la République, qu’ils soient intégristes ou trafiquants. Mais le fait est là. Ceux qui ont connu le Vénissy ou l’Amstrong ancien le savent ! Ceux qui partagent les réussites scolaires, sportives, culturelles ou professionnelles de milliers de jeunes des Minguettes le savent. Et même ceux qui voient le renforcement impressionnant des actions de police contre les trafics tout en constatant que le trafic reste parce que les clients sont toujours là. Tous savent qu’il serait suicidaire de remettre en cause les actions en politique de la ville.

Permettez-moi de revenir sur ce mensonge répété par nos oppositions : « des communistes qui choisiraient les pauvres et refuseraient d’accueillir les autres »… Tout le monde sait que la ville n’intervient que pour une toute petite part sur les attributions de logement social, dont 90% sont décidés par le Préfet, la Métropole, action logement et les nombreuses règles de priorité qui ont été définies par l’État. Évidemment, la ville n’a aucune influence sur les ventes de logements privés qui font 80% des logements neufs de la ville. Donc ce discours est une fausse nouvelle qui fait pschitt, mais il a pour but de masquer deux réalités brutales.

  • Premièrement, si des habitants des Minguettes attendent, depuis des années, une mutation ailleurs qui ne vient pas, ce n’est pas parce que les communistes les retiennent, mais bien parce que les autres villes ne leur proposent rien ! La première raison est qu’il manque de logement social dans la moitié de la métropole. Ce n’est pas un problème vénissian, c’est un problème lyonnais !
  • Deuxièmement si les entrants dans le logement social sont plus pauvres que les partants, ce n’est pas qu’aux Minguettes, mais dans tous les quartiers prioritaires de la métropole. Car, les salariés dont la situation s’améliore, dont les revenus augmentent, entrent dans ce qu’on appelle le parcours résidentiel et trouvent ou achetent un logement plus grand ailleurs. Par contre, ceux qui n’arrivent plus à payer leur emprunt ou leur loyer privé se retrouvent demandeur de logement social et c’est pour cela que la file d’attente s’allonge sans cesse. En 2020, on arrive à dépasser 10 demandeurs pour une offre.

De 1983 à 2013, les revenus médians des locataires du parc social ont baissé de 11% alors que ceux des propriétaires ont augmenté de 39%… Un écart qui a creusé la fracture entre deux France. Ce n’est pas un problème des quartiers prioritaires, c’est un problème de toute la société. C’est pourquoi les communistes restent déterminés à travailler pour unir les différentes couches sociales, pour construire une ville utile à tous.et que nous dénonçons le discours du ghetto comme un discours de stigmatisation et de division légitimant les inégalités.

Non, les Minguettes ne sont pas un ghetto. Ce mot est même insultant. Les habitants des quartiers des Minguettes travaillent dans toute l’agglomération et au-delà. Ils sont les premiers de cordées essentiels, aides-soignantes, femmes et hommes de ménage, de sécurité, ouvriers, chauffeurs, manutentionnaires, infirmières, cuisiniers, boulangers, techniciens… Ils travaillent partout et dans toute la société. Les habitants des quartiers sont mobiles, comme dans toutes les villes, plus de 400 par an partent ailleurs. Depuis les années 90, il y a donc des milliers d’anciens des Minguettes partout dans la métropole et ailleurs !

Les habitants des quartiers des Minguettes font des projets en dehors de leur quartier et les réussissent. Les collégiens de Triolet découvrent des agriculteurs pour créer un AMAP, ils découvrent des ingénieurs de la chimie dans le partenariat avec rhodia pour des actions de développement durable, la liste serait interminable. Les jeunes des quartiers des Minguettes sont nombreux à réussir leurs études, certains iront en école d’ingénieur, à Sciences-Po, ou en fac de droit. Ils deviendront cadres, enseignants, chefs de projets, ingénieurs.

Oui, nous sommes fiers d’habiter aux Minguettes, de Léo à la Pyramide, de Darnaise à Monmousseau, et nous voyons avec fierté l’impact de la rénovation urbaine comme les réussites sociales, sportives, éducatives, professionnelles de centaines de Vénissians des quartiers des Minguettes.

Bien sûr nous avons les yeux grands ouverts sur les difficultés, les drames, mais nous refusons la stigmatisation qui fait croire que le problème ce serait nous, les habitants des quartiers des Minguettes. Non, le problème c’est la domination du capital sur notre société qui précarise le travail, s’enfonce dans les addictions et la marchandisation, qui accepte l’inacceptable, l’incroyable aggravation des inégalités en pleine crise où les revenus des riches explosent en même temps que la précarité et la pauvreté.

Alors permettez-moi de conclure, vive les quartiers des Minguettes, vive Vénissieux !

Pour lire l’intervention complète…

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