Nous ne pouvons que partager l’ambition de faire reculer le chômage de longue durée. Nous rappelons cependant que l’essentiel pour l’emploi se joue dans l’économie avec le rôle central des entreprises et de leurs investissements, Mais aussi le rôle tout aussi central de l’État dans ses investissements pour les infrastructures et les services publics.

Le dispositif zéro chômeur doit normalement créer « des emplois nouveaux, non concurrentiels ». Or, le comité des chômeurs et précaires de la CGT constate que 80% des travaux effectués relèvent des compétences des agents territoriaux ou du tissu économique déjà présent localement. …C’est très loin de l’annonce d’emplois nouveaux et non concurrentiels.

Il ne faut en aucun cas remplacer des emplois statutaires par des emplois précaires, bloqués au SMIC horaire quel que soit le niveau de qualification au moment du recrutement. L’absence de fiches de poste entraîne une flexibilité et une polyvalence imposée. C’est pourquoi nous pensons que ces emplois devraient bénéficier d’une convention collective, avec une grille salariale et une évolution de carrière.

Les enseignements de la première expérimentation doivent être tirés pour améliorer la méthode. Ce retour d’expérience est d’une importance primordiale pour répondre aux questions que nous nous posons.

Nous savons que l’expression « territoire zéro chômeurs » est une dénomination très médiatique et bien peu réaliste. Il est impossible avec ce seul dispositif qu’un quartier de Vénissieux soit réellement sans chômeurs. Mais nous soutenons une expérience vénissiane qui doit être différente de ce qui s’est fait ailleurs, dont les résultats devront être concrètement des chômeurs de longue durée qui retrouvent accès à un emploi stable avec tous les droits liés.