C’est l’hiver Enregistrer au format PDF

Mardi 27 janvier 2015

Nacer Khamla Le voilà avec son lot de malheurs pour les plus pauvres, toujours plus pauvres. Dès l’entrée de l’hiver, le plan grand froid est actionné. Il est censé renforcer l’accueil pour les sans-abri. Mais où va- t-on ? C’est la question qu’on se pose lorsqu’on constate le manque de moyens des associations qui doivent se battre pour obtenir des crédits et des solutions pérennes.

Toute l’année des flots de chômeurs viennent grossir le peuple silencieux des SDF. Des familles entières jetées à la rue, dans le froid, ne pouvant plus subvenir au strict minimum. Des parents dans le désarroi qui ne peuvent apporter une vie digne à leurs enfants. Des femmes seules, jeunes et moins jeunes, des hommes, des travailleurs précaires, des étudiants, des retraités… Pourquoi cette situation absurde ? Des milliers d’appartement sont vides et l’on meurt dans la rue. Les plus riches se gavent et des enfants souffrent de faim et de froid. On est au XXIe siècle et les pauvres sont rejetés au plus sombre des siècles, celui des « Misérables ». On se culpabilise, on finit par penser en rentrant chez soi, bien au chaud, qu’autour de nous des gens souffrent dans l’indifférence ou, pire, meurent sous nos fenêtres. Mais qui sont les pauvres ? Est-ce que ça n’arrive qu’aux autres ? C’est si facile de nous culpabiliser car finalement, quand on ne fait rien, on devient coupable. Alors, chacun, à son niveau, fait ce qu’il peut, un sourire, un café, une aide, un appel au 115 déjà saturé. De nombreuses actions mobilisent et démontrent que la population n’est pas indifférente. A Lyon et à Vaulx-en-Velin, pendant des semaines, des parents et des enseignants ont hébergé des enfants et des familles dans des écoles. L’association Jamais sans Toit a carrément planté des tentes devant la préfecture. Au début de l’hiver, le 115, à Toulouse, s’est mis en grève pour obtenir des lits supplémentaires. Et que dire de ce prêtre trainé devant la justice à St-Etienne ? Coupable de solidarité pour avoir abrité des SDF dans la salle paroissiale. Mais, le discours ambiant c’est : « voilà, la France s’enfonce dans la misère, on peut rien faire, c’est la crise. » Elle a bon dos la crise. Dans son dernier « portrait social de la France » l’Insee compte 112 000 SDF dont 31 000 enfants. Une augmentation de 44% en onze ans ! Alors que dans le même temps, les 500 personnes les plus riches ont quadruplé leurs revenus ! Et que les dividendes augmentent d’année en année au détriment de l’emploi. Voilà les responsables. Voilà ce qu’ils font au peuple. Ce qui arrive à notre pays est grave. La pauvreté fait monter la haine qui pousse aux extrêmes. La haine qui mène au pire au lieu de mener à l’action utile. Ne nous trompons pas, les responsables ne sont pas les pauvres. Redevenons humain. Les larmes n’ont pas de couleur. Et elles sont provoquées par les vrais profiteurs de la misère, ceux qui vivent sur notre dos en poussant le gouvernement à faire des lois injustes qui nous appauvrissent. Exigeons des moyens. Exigeons la justice. Exigeons l’application de la loi. Unissons nos forces. A l’heure des réductions de financement en tous genres, des maires, des associations, des anonymes se battent, rejoignions-les dans ce combat honorable.

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