Le 3 mars 2010

Michèle Picard a participé au rassemblement organisé par l’union départementale CGT en soutien aux salariés d’ Air Liquide en lutte. Ci après, le texte de son intervention.

11, 976 milliards d’euros de chiffres d’affaires, en 2009

1,23 milliard d’euros de bénéfice net,

602 millions d’euros distribués aux actionnaires cette année.

Classée au CAC 40, Air Liquide, leader mondial des gaz industriels, est la seule entreprise française à redistribuer, non pas 20 ou 30 % mais 50 % de ses bénéfices à ses actionnaires. Décidément non : Air liquide ne connaît pas la crise !

Qu’en est il des salariés de l’entreprise ? Gel des salaires en 2008 et 2009, plans sociaux à répétition, restructurations, suppressions de postes, non-remplacement du personnel partant en retraite, plans économiques. Tel est leur avenir.

La direction a décidé d’assigner en référé les 3 sites toujours en grève, Feyzin, Miribel et Péage de Roussillon. Quel est donc leur crime ? Revendiquer une augmentation de salaires de 1500 euros annuel. Une goutte d’eau dans l’océan de la finance !

On marche sur la tête ! Les syndicalistes sont criminalisés, les chômeurs culpabilisés, alors que les seuls coupables de la casse industrielle sont le gouvernement Sarkozy/ Fillon avec leur amie du MEDEF, Laurence Parisot.

Ces 20 dernières années, des dizaines de milliards ont été englouties par les actionnaires et la finance, les salariés, eux, n’ont vu que le gâteau passer sous leur nez. Depuis les années 70, l’Etat a littéralement abandonné le secteur industriel : la métallurgie, la sidérurgie, l’automobile, la chimie, des pans entiers sont balayés, asphyxiés.

Partout la colère gronde :

- à Total où les salariés combattent la stratégie industrielle développée en France qui vise à éliminer le raffinage du territoire national,

- à Renault France, où dans 40 succursales dont 4 dans l’agglomération, les salariés se battent pour des augmentations de salaires,

- à Bluestar Silicones, même combat,

- à Véninov où les salariés se battent pour conserver leur emploi,

- à Bosch, où les menaces planent sur le site de Vénissieux avec l’annonce d’un plan de 160 départs « volontaires » et une éventuelle fermeture à l’horizon 2012,

- à Rexroth, où après un plan de licenciements en 2009, l’entreprise n’arrive pas à honorer ses commandes en 2010 et en est réduite à passer une convention de prêt de main d’œuvre avec Bosch. Serions-nous revenus au temps des cotonniers ?

Au nom de quelle moralité, alors que les actionnaires se remplissent les poches, les salariés, eux, ne devraient se contenter que de quelques miettes.

Il y en a marre de cette société à deux vitesses où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Il est temps de refuser cette société où l’argent est roi, où les salariés sont considérés comme des Kleenex que l’on jette après utilisation, où des familles entières vivent sous pression, avec la peur du lendemain, un genou à terre.

Toutes ces luttes sont autant de victoires sur le capitalisme. Ensemble, employés, ingénieurs, cadres, techniciens, nous pouvons renverser la vapeur, et remettre l’homme au cœur de l’activité économique.

Les élus locaux, ici présents, sont partie prenante de vos luttes. Ils sont de véritables points d’appui et de résistance face à cette politique d’austérité. Le gouvernement l’a bien compris, c’est pourquoi, il organise le démantèlement des communes avec la réforme des collectivités territoriales. L’objectif est de créer des technostructures éloignées des citoyens, des salariés, pour mieux les diviser et briser les pôles de résistance.

L’heure est donc bien à l’action et à la mobilisation.

Michèle PICARD

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