Jeudi 3 juillet 2014.

Retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion de l’inauguration de la résidence « Montempô Lyon-Sud ».

Quand on parle de la crise du logement en France, on pense immédiatement au logement social. Ce qui n’est pas faux, et ce n’est pas moi qui vais vous contredire, mais cette crise est multiple, d’où sa gravité, et la pénurie, sciemment entretenue par la spéculation immobilière, touche toutes le formes de logement, et notamment les logements d’urgence ou d’hébergement ponctuel.

La ville de Vénissieux a pris conscience du problème et agit, là encore, avec détermination, pour apporter des solutions à des personnes ayant des difficultés sociales et financières, les empêchant de se loger de façon décente. Pour illustrer mon propos, en 2013, 522 logements neufs ont été livrés dans notre commune : 222 en locatifs sociaux, 191 en accession libre, et 109 dans le cadre de résidences sociales, résidences étudiantes, Adoma, etc. 109 logements, donc, pour répondre à l’urgence, 109 logements pour permettre à des hommes et des femmes de franchir un passage difficile, de se réinsérer, de repartir du bon pied. Avec les foyers de travailleurs migrants, les résidences sociales et les foyers de jeunes travailleurs, Vénissieux compte près de 1 300 logements destinés à des personnes et familles en difficulté, ou en voie d’insertion.

C’est par sa filiale d’immobilier Alliade Habitat que le groupe Amallia a initié cette opération innovante. Je tiens à remercier son directeur général, Monsieur Pascal Parent, ainsi que le directeur de Montempô, Monsieur Jean-Jacques Daurat, et l’ensemble de nos partenaires institutionnels.

C’est dans les anciens locaux de la société Assystem, transformés en « studios-hôtel », que s’installe cette première résidence hôtelière à vocation sociale de l’agglomération lyonnaise. 77 studios meublés et entièrement équipés ont vu le jour, pour un coût d’ensemble de 4 millions d’euros, dont 873 000 euros de la part de l’État et des collectivités. Selon la durée des séjours, le prix de la nuitée va de 23 à 35 euros.

Au-delà des détails techniques, c’est le public concerné qui donne à cette résidence son caractère social. En effet, même si tout le monde peut y avoir accès, la future résidence hôtelière cible un public précis : celui des jeunes étudiants, apprentis, salariés, employés, ou encore stagiaires qui, pour des raisons liées à leurs parcours, ont besoin d’un hébergement temporaire dans la région lyonnaise. Avoir un logement est un élément capital pour accéder à l’emploi ou à une formation. Sans logement, il est difficile d’ouvrir les portes du monde professionnel. Cette vérité vaut également pour les entreprises et les employeurs, qui renoncent à recruter des jeunes, faute de domicile fixe. C’est bien cette boucle infernale qu’il faut briser : sans emploi, pas de logement, et sans logement pas d’emploi.

La résidence à vocation sociale Montempô veut agir en ce sens, et c’est une très bonne chose. Je crois d’ailleurs que votre action, en faveur du logement des jeunes, s’inscrit dans un cadre plus large, puisque le groupe Amallia s’est associé avec l’Union Régionale des Comités Locaux pour le Logement des Jeunes. A travers la convention que vous avez passée conjointement, vous souhaitez améliorer l’information sur les dispositifs d’aides existants, mobiliser davantage ces aides, et favoriser une démarche prospective pour mieux anticiper les besoins. Autre bonne nouvelle, mais il faudra encore patienter jusqu’en septembre 2015, les jeunes travailleurs de la MAJO s’installeront bientôt à Parilly, là encore, dans un programme du bailleur Alliade Habitat. Ils y trouveront plus de calme et plus de mobilité, avec la proximité des transports en commun, un élément clé pour l’emploi et la recherche d’emploi.

Les crises du logement sont telles, emboîtées les unes dans les autres, que l’on ne mesure pas assez la difficulté des jeunes d’aujourd’hui à accéder au logement. Qu’ils soient en formation ou étudiants, leurs parcours est bien souvent un calvaire, inacceptable, dans un pays comme le nôtre. Cette nouvelle résidence, interface entre les établissements privés et les logements décents de droit commun, offre des opportunités à une jeunesse qui en a bien besoin.

Je vous remercie et vous souhaite la bienvenue dans notre ville solidaire de Vénissieux.