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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône
Inauguration des espaces publics Armstrong
Octobre 2013, par admin12 oct 2013 – Retrouvez l’intervention de Michèle Picard prononcée lors de l’inauguration des espaces publics Armstrong
Il y a une double symbolique à travers l’inauguration de l’esplanade et du mail de la ZAC Armstrong. La symbolique d’un nouveau quartier en train de naître, et la symbolique d’un nouvel ensemble, non pas fermé sur lui-même, mais ouvert sur le plateau, ouvert sur la ville.
La ZAC Armstrong, c’est un chantier immense à l’échelle de notre ville, qui mérite un bref historique. Il y a eu la phase de démolition de logements (405 en tout), terminée en 2008, puis entre 2005 et 2011, la phase de réhabilitation par l’Opac du Rhône, de plus de 300 logements restants, et maintenant le programme de constructions d’environ 300 nouveaux logements pour une livraison finale en 2018.
Alors au cœur de ce chantier considérable, en cours et à venir, l’inauguration du mail central et de l’esplanade pourrait presque paraître anecdotique, ça n’est pas du tout le cas. Sur 200 mètres de long et 40 mètres de large, deux grandes aires de jeux pour les enfants, un terrain multisports, et des espaces de détentes ont pris place, comme un axe de respiration, un mail piétonnier qui agrège et structure en profondeur la ZAC Armstrong. Derrière cet aménagement se dessine, en quelque sorte, la fin d’un concept qui a fait tant de mal à l’urbanisme dans les villes périphériques : celui de « la ville dans la ville », de quartiers repliés sur eux-mêmes, déconnectés de tout, de zones et de populations isolées, ghettoïsées, discriminées.
Parce que l’aménagement y a été réalisé dans l’urgence de l’époque, mais aussi, et surtout, parce que l’État a abandonné ces quartiers pendant de trop longues années. Ce mail et cette esplanade prouvent que des leçons ont été retenues. Désenclaver la ZAC Arsmtrong, c’est le maître mot qui a nourri l’ensemble du programme, et qui continuera de le nourrir, à travers la réalisation d’immeubles et d’habitations à taille humaine. L’îlot Armstrong va ainsi s’ouvrir sur les avenues Jean Cagne, en relation avec la ZAC Vénissy, sur l’avenue Division Leclerc plus au sud, avec les écoles et les équipements petite enfance.
Le programme des équipements publics de la ZAC va ainsi permettre la requalification complète de 3 rues environnantes, la création de deux voies nouvelles pour mailler le centre de la ZAC, et ce mail central de 8 000 m2 d’espaces publics, avec des terrains et aires de détente et de jeux.
Ce nouvel espace, il faut que les habitants se l’approprient, aussi bien pour le vivre-ensemble et l’amélioration du cadre de vie, que pour la pérennité des équipements publics. Ce travail d’implication des habitants a fait l’objet d’une attention particulière.
Les réunions des locataires organisées par l’Opac du Rhône, les ateliers ville réalisés sur site, les actions de proximité du centre social et de la crèche Arc-en-Ciel, la Maison du projet, ouverte au public depuis l’été 2013, les attentes et les besoins des habitants identifiés lors des assemblées publiques : l’ensemble de ces concertations, auquel j’associe les équipes du GPV, a permis aux habitants de s’identifier à cet espace d’habitations, qui est aussi un espace de vie commune. Un espace désenclavé au cœur du plateau des Minguettes, lui même ouvert et relié au centre historique de Vénissieux, grâce au tramway T4 et une avenue Oschatz structurante, en forme de trait d’union.
Comme dans un jeu de miroir, le programme de la ZAC Arsmtrong se reflète dans un autre programme de grande taille, en cours de réalisation à Vénissieux, la ZAC Vénissy. Dans les deux cas, la rénovation urbaine est une formidable rampe de lancement, condition nécessaire, mais pas suffisante pour renforcer la mixité sociale. C’est la raison pour laquelle la ville de Vénissieux se bat pour la présence des services publics de l’État, pour des services publics de proximité, de qualité et à l’écoute, pour l’implantation d’équipements sportifs, culturels dignes de ce nom.
École de musique Jean Wiener, cinéma Gérard Philipe, centre académique Michel Delay, Ilot du Cerisier, Maisons du Rhône, crèches, groupes scolaires, commerces, la ligne T4 : oui, là nous pouvons parler de désenclavement et de mixité sociale. Mais c’est aussi grâce à la mise en place d’une réelle diversité des parcours résidentiels, que les Vénissians profitent de l’essor de notre ville, de leur ville. Dans les processus de rénovation urbaine, il faut veiller à ce que les habitants ne se sentent pas dépossédés de leur propre ville, que les familles aient la possibilité d’y évoluer et d’y rester, en fonction de leurs besoins, d’un logement plus grand, d’un accès à la propriété.
Le programme de la ZAC Armstrong, c’est environ 100 logements sociaux (car il faut répondre à l’urgence des familles modestes), 150 en accession abordable, et 40 logements en locatif libre. Pour l’accession sociale à la propriété, les premières opérations de commercialisation donnent de précieuses indications : 37 dossiers de candidature ont été déposés en deux jours, pour 23 logements en accession à l’OPAC du Rhône, 106 dossiers pour 43 logements pour tel autre promoteur… Des chiffres qui préfigurent le succès annoncé de la ZAC Armstrong. A titre d’exemple, je rappelle que dans le cadre de la convention ANRU, 219 logements ont été reconstruits depuis 2007, dont 94 en accession sociale à la propriété.
Et ce sont les Vénissians qui constituent en moyenne 50 à 75% des accédants, et 30 à 40% proviennent du plateau des Minguettes. Une rénovation urbaine partagée par tous, c’est le signe et le premier gage d’une rénovation urbaine en très bonne voie.
Enfin, la ZAC Armstrong et la ZAC Vénissy nous montrent combien la mobilisation de tous les partenaires, que je remercie, (l’État et l’ANRU, le Département, la Région, le Grand Lyon, qui est ici maître d’œuvre, sans oublier les bailleurs et la ville de Vénissieux bien sûr) est fondamentale pour briser les fractures territoriales et les discriminations sociales, dans les grandes agglomérations.
C’est la détermination de l’État et la force du droit commun, auxquelles viennent ensuite se joindre l’effort des collectivités et les politiques de la Ville, qui seront la clé de la réussite de l’aménagement des quartiers et du rééquilibrage entre les villes-centres et les villes périphéries, sur l’ensemble de notre territoire.
Je vous remercie.
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