Mardi 18 juin 2013

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD à l’occasion des 80 ans de l’Union Sportive de Vénissieux Football, le samedi 15 juin.

Jouer ensemble, c’est vivre ensemble au sein d’un collectif, rassemblé autour de la même passion, se retrouver pour vibrer aux rythmes des rencontres, et défendre les couleurs du club.

En 80 ans d’existence, des dirigeants bénévoles se sont succédé, des générations de joueurs ont foulé les pelouses, beaucoup d’entraineurs ont orchestré les plans de jeu aux côtés des équipes, et offert, à des centaines de supporters, l’exaltation d’un moment partagé autour du ballon rond. Une belle aventure collective qui a commencé en 1933. L’épopée d’un club, au cœur de l’histoire vénissiane, qui depuis près d’un siècle, contribue à la vie associative, et au développement du sport sur la commune, notamment au sein des quartiers Max-Barel/Charréard.

80 ans d’existence, dans une ville, sont le signe d’un lien très fort noué au fil du temps, la volonté indéfectible, d’être les acteurs de ces petites histoires, qui écrivent la grande. Des moments sont devenus historiques, d’autres périodes ont été plus compliquées. La vie n’a rien d’un long fleuve tranquille, pourtant, 80 ans après, l’Union sportive de Vénissieux a gardé une formidable jeunesse.

Le label de meilleur club de jeunes, décerné par le district du Rhône en 2003, a conforté l’action, et le rôle de l’USV. Un gage de valorisation de l’accueil, de l’entrainement, et de l’apprentissage au quotidien, auxquels participe aussi, la qualité des installations sportives, dans lesquelles le club évolue.

Depuis 4 ans, les rencontres et les entrainements, se jouent dans un complexe sportif Laurent Gérin, totalement réhabilité. Un travail commun de la Direction des Sports, de l’OMS, et des clubs, a permis cette belle réalisation, qui profite à de nombreux joueurs, notamment à l’USV, qui en est le principal utilisateur.

80 ans d’existence, ce sont des hauts, des bas. L’accession aux 32^ème de finales de la coupe de France, en 1991-1992, où l’équipe a affronté le club de Brest, classé en 1^ère division, a fait entrer le club dans l’histoire du football. Cet exploit collectif lui a valu un passage télévisé dans la célèbre émission Téléfoot !

Je pense, aussi, à la très belle victoire en coupe du Rhône, et l’accession en CFA2 pour la saison 1995/1996, une place de finaliste en coupe Rhône-Alpes, une aventure sur le haut du tableau. L’exploit de l’accession en Championnat de France amateur, sera même renouvelé de 1999 à 2001, une période pourtant compliquée, tant sur le plan sportif que financier. Une volonté commune de chacun des partenaires, guidée par un fort attachement à l’USV, des efforts conjugués, ont permis de retrouver un équilibre, et dépasser cette période difficile.

80 ans d’existence, ce sont des joies, mais aussi des drames. En 2010, la disparition brutale du jeune milieu de terrain El Djilali Semmadi, suite à un arrêt cardiaque, a tragiquement marqué les mémoires. Nous avons récemment rendu hommage à ce jeune joueur, apprécié de tous, lors d’une cérémonie, où nous avons apposé une plaque à son nom, à proximité des installations sur le stade Laurent Gérin. Plusieurs enceintes sportives disposent maintenant de défibrillateurs, pour intervenir, dans les toutes premières minutes, en cas de détresse cardiaque, et ainsi, permettre de sauver des vies.

L’USV Football, c’est aussi ça : faire face aux dures épreuves de la vie, avec dignité, et solidarité.

Aujourd’hui, le club USV foot évolue au niveau départemental, et aspire à grimper dans le classement, sans déroger à l’essentiel : la promotion des valeurs fondamentales du sport. Respect de l’autre, respect des règles, sens de l’effort, et du lien collectif, épanouissement personnel, voilà tout ce qui se transmet, je dirais presque naturellement, par le jeu tout simplement. A l’image du Trophée des Gônes, tournoi national benjamin : une initiative inscrite au calendrier vénissian depuis 2004, qui accueille tous les jeunes passionnés de football, dans la joie et l’enthousiasme. Ou encore, plus récemment, à l’image d’un stage de football, organisé par l’USV, où j’ai été invitée à la remise des récompenses en clôture.

Au delà des résultats sportifs qui décident du maintien, de la montée, ou de la relégation d’une équipe, le sport est un foyer de vivre ensemble, et de convivialité, acteur de la formation, et de l’éducation des jeunes sportifs vénissians. Le sport à Vénissieux bouge, change, et sait s’adapter aux mutations plus générales de la société. Notre ville sait pourvoir compter, et s’appuyer, sur un mouvement sportif dynamique et engagé, en lien avec l’Office municipal du Sport.

Des convictions partagées guident notre projet sportif local, qui s’inscrit dans une démarche collective, et d’aménagement de la cité. La base, la fondation, c’est bien évidemment l’accès du plus grand nombre à la pratique. Un état d’esprit qu’il ne faut jamais cesser de maintenir et renforcer. Comme tout milieu perméable, le sport capte aussi bien les avancées, que les travers de nos sociétés. Le sport s’est démocratisé, ces dernières décennies, il n’empêche que des verrous subsistent, voire se créent.

Nous agissons, actuellement, à la promotion du sport au féminin à travers, entre autres, l’appel à projet La Preuve Form’elle, dont nous marquons, cette année, la 3^e édition, et pour laquelle une dizaine de clubs était en lice. De même, la démocratisation du sport passe par l’accès des personnes handicapées aux sports en général, et aux équipements sportifs en particulier.

Depuis deux ans, l’atelier santé ville de Vénissieux, développe sa compétence activité physique adaptée et santé, dans ses projets de lutte contre la sédentarité, et l’obésité. L’agence pour l’éducation par le sport, a récemment primé notre parcours de santé « En mouVement ». Notre ville a reçu le trophée des collectivités.

Avec son parc sportif, Vénissieux est une des villes les mieux équipées, qualitativement et quantitativement, au niveau de la région. 350 000€ par an, sont consacrés à la réhabilitation, et la rénovation, de nos équipements. Dans un contexte de contraintes budgétaires drastiques, nous maintenons notre aide aux clubs, soit 841 000€ par an de subventions, consacrés au mouvement sportif. Sans les familles, les bénévoles, et l’engagement des collectivités, le sport amateur ne serait pas ce qu’il est. Comme je le fais régulièrement, j’interpelle le mouvement associatif, le mouvement sportif, tous les acteurs concernés : le sport amateur est, et doit rester, au cœur de la cité, et au centre de l’espace public.

Notre politique sportive locale tient, plus que tout, à ce credo : mettre à disposition de tous les Vénissians des équipements de qualité, et leur offrir la possibilité de s’initier à des pratiques sportives, dans le but de réduire les inégalités, par l’accès du plus grand nombre, à des activités diversifiées, pour que le sport soit indissociable de sa dimension sociale. C’est le fruit d’années de combats, de politiques volontaristes, au nom de l’intérêt général.

Vénissieux est fière du parcours sportif, accompli au cours de ces 80 années, fière de pouvoir s’appuyer sur ce partenaire de la première heure, détenteur de valeurs fondamentales, au service du pacte social.

Merci encore à tous les présidents, et à l’ensemble des entraîneurs, dont certains refouleront, cet après-midi, la pelouse du stade Laurent Gérin à l’occasion du Jubilé Lajara-Benamar.

Merci aussi, aux joueurs du passé comme du présent, et aux passionnés, qui ont fait , de l’USV football, un élément singulier, et attachant, de l’identité vénissiane, un élément essentiel de notre mouvement sportif vénissian.

Je souhaite un joyeux anniversaire, et une très longue vie à l’USV.

Je vous remercie