Sites Web : Lancement du festival « Hors Cadre » - Blog de Michèle Picard

Publié le lundi 23 mars 2009

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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône

Lancement du festival « Hors Cadre »

Avril 2013, par admin

Mercredi 10 avril 2012

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD, lors du lancement du festival « Hors Cadre », le mardi 9 avril 2013 à partir de 20h30

Briser les cadres du film et lui redonner son utilité sociale, être le catalyseur d’une réflexion dans nos vies de tous les jours, c’est le leitmotiv du festival Hors Cadre ; une rencontre entre la littérature et le cinéma qui, année après année, séduit un grand nombre de Vénissians.

L’exercice de style, autour du thème « A quoi joue-t-on ? » est le fil rouge de cette 4e édition 2013. Cette discipline est née à la moitié du 20ème siècle, grâce aux écrivains contemporains tels que Jacques Roubaud et Hervé Le Tellier. Ce genre littéraire appelé OULIPO est devenu très populaire, notamment à travers Georges Perec et Raymond Queneau. Ce dernier disait à propos de la langue française : « Les mots, il suffit qu’on les aime pour écrire un poème ». L’exercice de style obéit à des consignes formelles et esthétiques à travers un texte écrit sous de nombreux styles différents. Nul doute que ce sujet va inspirer nombre de réflexions sur les jeux de contraintes artistiques, l’objectif avoué étant de jouer avec les mots.

Pour que ce festival prenne toute son ampleur, le cinéma Gérard Philipe et l’espace Pandora ont réuni leurs compétences dans un projet ludique, où les mots et les images se conjuguent savoureusement. Depuis 4 ans, le public est sollicité dans cette action culturelle. Il contribue, il s’implique, il est séduit et conquis par ce concept d’échanges et de partages. C’est tout ce qui nous importe à Vénissieux.

Nous aurons aussi le plaisir d’accueillir le romancier Mouloud Akkouche, connu pour ses romans noirs et pour l’écriture de pièces radiophoniques réservées à France Inter. Il est en résidence à Vénissieux depuis janvier 2013, et propose un atelier sur l’initiation à l’écriture d’un scénario, élément indispensable à l’élaboration d’un film. Lors de la clôture du festival, les participants de ces ateliers viendront nous lire, ou nous réciter, quelques textes qu’ils ont eux-mêmes écrits. La Comédienne Claire Terral leur servira de guide expérimentée, au cours d’une mise en espace des textes dans la salle de cinéma, une manière pour eux de s’approprier leur texte.

Le cinéma Gérard Philipe quant à lui, reçoit cette année le réalisateur, auteur, acteur, mais aussi professeur, Patrick Ridremont. Ancien jouteur de la ligue d’improvisation belge, il est devenu champion du monde de cette discipline en 1999 au Québec. Il vient de réaliser le long métrage que nous pourrons découvrir lors du festival. Ce film, intitulé : « Dead man talking », est une étrange variation des Mille et une Nuits. C’est aussi une pertinente leçon de cinéma : les idées abondent, les comédiens excellents, le cynisme déborde et les surprises foisonnent.

Je voudrais remercier tous ceux qui ont pris part à cet événement. Pendant cinq jours, le festival Hors Cadre a misé sur quelques grands principes de programmation, qu’il lui semble important de pérenniser : permettre la découverte, favoriser les rencontres et faire participer le public.

Je voudrais également souligner l’importance de notre cinéma situé au cœur du plateau des Minguettes.

Notre volonté politique avait l’ambition de casser les préjugés, et créer de véritables échanges entre les genres et les gens. C’est un pari gagné puisque le cinéma Gérard Philipe réalise une moyenne de 90 000 entrées par an, dont 20 % sont des scolaires. Si nous avons voulu des tarifs attractifs, c’est pour que ce lieu, fraichement réhabilité, puisse être accessible à tous. Aujourd’hui, c’est un public fidélisé qui le fréquente. Il s’étend bien au-delà des frontières de Vénissieux.

Avec nos équipements culturels de qualité, la médiathèque, le théâtre, les ateliers arts plastiques, l’école de musique, le cinéma, nous faisons vivre, ici à Vénissieux, la diversité culturelle ; un monde riche et varié qui conforte nos choix, développe nos aptitudes et nos valeurs humaines. Nous avons besoin de la culture autant qu’elle a besoin de nous.

Mais les plans d’austérité imposés en Europe et en France sont une menace pour la culture. Les budgets culturels de l’État sont en récession, et les collectivités se retrouvent trop souvent seules à faire vivre la programmation culturelle et la création artistique, dans un contexte où leur équilibre budgétaire est de plus en plus difficile. Le cinéma est un secteur lourdement frappé. Depuis près de 40 ans, le livre, le cinéma et le spectacle vivant, bénéficiaient du même taux de TVA. Or, en 2012, la TVA sur le cinéma est passée de 5,5 % à 7 %, et à partir du 1er janvier 2014, elle va grimper à 10 %. Rajoutons à cela la taxe spéciale additionnelle sur les droits d’auteurs qui s’élève à 10,72 %. Les tarifs vont donc subir, en deux ans, une augmentation de plus de 20 %.

La fréquentation des cinémas est une base essentielle du lien social au cœur de nos cités. Ce sont les fondements de notre exception culturelle qui sont sapés. C’est aussi la mise en danger des filières culturelles, et la pérennité de nos cinémas de proximité.

La culture, comme tout ce qui contribue à l’épanouissement des individus, ne peut se réduire à des considérations économiques et financières.

Pour qu’elle continue à être audacieuse, elle se doit d’être défendue pour devenir une véritable priorité politique.

Je vous remercie et vous souhaite un bon festival.

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