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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône
Inauguration du nouvel équipement polyvalent jeunes Léo Lagrange
Février 2013, par admin13 février 2013 : retrouvez l’intervention de Michèle PICARD À l’occasion de l’inauguration du nouvel Équipement Polyvalent Jeune Léo Lagrange
La société française n’ouvre pas assez grand les portes à sa jeunesse. Décrochage scolaire, difficulté de l’Éducation nationale à briser le déterminisme social, marché de l’emploi verrouillé, disproportion entre les diplômes acquis et les postes proposés, statuts précaires très prononcés, difficultés pour se loger, pour se soigner : la liste des obstacles, placés sur la route des 15-25 ans, n’en finit pas. C’est d’autant plus insupportable que je crois sincèrement qu’il est plus difficile d’être jeune aujourd’hui qu’il y a 20 ou 30 ans.
Sentiment d’exclusion, d’isolement, d’être montré du doigt, voire stigmatisé, comme cela a été le cas sous les précédents gouvernements, absence de repères, de reconnaissances, impossibilité de se projeter dans l’avenir : oui, notre jeunesse se heurte à un mur terrible, qu’il nous faut faire tomber au plus vite. Notre société ferme des possibles au lieu de les ouvrir, et cette impasse n’est pas acceptable.
La jeunesse est une priorité, et la jeunesse, ici à Vénissieux, est prioritaire, elle l’a toujours été, et reste plus que jamais au cœur de notre pacte communal. L’inauguration de l’EPJ Léo Lagrange, le 6e sur la Ville, donne une idée de notre ambition. Il comprend un service public en charge des activités et projets des 12-17 ans, auquel vient s’ajouter AssoLéo, association nouvellement créée pour l’accueil, en soirée, des adultes de 18 à 25 ans. Avec le BIJ, dont on a fêté les 20 ans fin 2012, Vénissieux va à la rencontre des jeunes vénissians, sur l’ensemble de son territoire.
Au cours du mandat, l’EPJ Parilly a été créé, celui de Moulin-à-Vent a été rénové, le transfert des activités de l’EPJ Pyramide a été effectué dans des locaux aménagés, et bien sûr il y a l’EPJ Léo Lagrange, entièrement réhabilité, pour un montant de 220 000€, et pour lequel nous nous réunissons aujourd’hui. Les structures sont là, mais c’est dans la nature et les missions des EPJ, qu’une véritable rénovation complète a eu lieu. Sous l’impulsion de la Mission Jeunesse, nous sommes passés d’un espace de consommation (d’activités, de loisirs), à un espace structurant pour le secteur des 12-17 ans. Cette mue réussie et nécessaire n’aurait pu voir le jour, sans le dévouement et la justesse d’analyses des agents de terrain.
C’est à eux, à vous, que j’adresse mes plus profonds remerciements. Car la jeunesse n’est pas une et indivisible, car la jeunesse des années 2010 n’a pas les mêmes attentes, ni les mêmes besoins, que celle des années 90.
C’est un travail de sismographe qui a été mené, de façon à capter et à s’adapter aux valeurs qui changent, qui bougent, qui évoluent autour de nous, sans que l’on s’en aperçoive. Voilà comment les EPJ, mais aussi le BIJ, sont devenus des outils de citoyenneté, d’éducation, de prévention, au service du cheminement personnel des 15-25 ans.
Être jeunes, c’est être citoyens, et je sais ce volontarisme politique judicieux et pertinent, car dans ce siècle de l’exclusion, ce siècle de l’instant présent, ce siècle du numérique, les repères les plus élémentaires, les balises les plus solides ont été brouillés. Entre le permis et l’interdit, les frontières sont devenues poreuses.
Entre la quête individuelle de la jeunesse, et son intégration active et participative dans notre société, des failles se sont creusées. Il faut, en somme, non pas tout reprendre à zéro, mais du moins tout repenser, et c’est cette bascule que les EPJ ont réussie.
Soutenir la mixité auprès des jeunes filles, pour qu’elles trouvent leurs places dans la société, favoriser la libre expression des jeunes dans un espace de débat, les sensibiliser sur les questions de santé, sur les rapports filles-garçons, ouvrir des ateliers consacrés à la science, favoriser les accès à la culture sous toutes ses formes, ces activités proposées par les EPJ sont fondamentales, aussi bien pour l’épanouissement de chacun, que pour le sentiment d’appartenance des jeunes à leur ville, à leurs quartiers, à l’espace public.
Les 6 EPJ mènent ainsi plus de 100 opérations par an auprès de 700 jeunes inscrits. En 2012, plus de 2 500 jeunes ont participé aux actions portées par le service Jeunesse. Quant au BIJ, il accueille 2700 jeunes par an.
Je voudrais ajouter à ce dispositif les chantiers jeunes, locaux ou internationaux, comme celui accompli récemment au Burkina Faso, au profit d’un orphelinat, les journées métiers ou formations avec le Pôle Emploi, la CCI de Lyon et tous nos partenaires. La ville de Vénissieux vient également d’accompagner les contrats d’avenir du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, en créant vingt emplois en CDD, destinés à des jeunes en difficulté, et en portant le nombre d’apprentis de 10 à 15.
Dispositif d’éducation, dispositif d’accompagnement et d’épanouissement, dispositif de citoyenneté et d’insertion professionnelle, la ville de Vénissieux œuvre sans relâche, parce qu’aucune ville n’a d’avenir sans sa jeunesse.
Au contraire, c’est notre jeunesse qui dessinera, imaginera, améliorera et bâtira l’avenir de notre ville. Je le dis à tous les acteurs qui contribuent à l’essor de Vénissieux, mais aussi à chaque citoyen : la jeunesse a besoin de nous. Non pas pour la juger, mais pour l’écouter. Non pas pour la diriger, mais pour l’accompagner. Non pas pour la laisser à elle-même, mais pour l’intégrer au monde, à tous les mondes qui l’entourent. C’est ce défi que les EPJ relèvent, et ce sont ces murs de la ségrégation, de l’exclusion ou de l’incompréhension, que les EPJ mettent à bas.
Pour tout le travail accompli, et au nom de la jeunesse vénissiane, je tenais à vous adresser mes plus sincères remerciements.
400 jeunes réalisent annuellement des chantiers locaux ou internationaux, et cette volonté d’accompagner, d’aider la jeunesse vénissiane, pour l’amener vers l’autonomie et la responsabilisation, est et restera au cœur de notre pacte communal. La jeunesse n’est pas un coût mais une chance, et vous venez, au Burkina Faso comme à Vénissieux, de nous en donner la preuve.
Je vous remercie.
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