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Publié le lundi 23 mars 2009

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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône

Voeux aux personnel municipal

Janvier 2013, par admin

16 janvier 2013 – Retrouvez l’intervention de Michèle Picard prononcée lors de ses voeux au personnel municipal

Jamais, depuis quelques années, les Vénissians n’ont eu autant besoin de vous, autant besoin de nous. La crise est là, cruelle, injuste et sans pitié pour les plus modestes, pour les salariés, pour les enfants, pour les jeunes, pour les retraités. De près ou de loin, chaque famille vénissiane est touchée par la précarité, par un pouvoir d’achat qui s’effondre, par des difficultés financières qui s’accumulent.

32% de nos habitants vivent sous le seuil de pauvreté, et la crise actuelle creuse encore les inégalités, divise au lieu d’unir, exacerbe le sentiment d’isolement, d’exclusion. C’est à cette situation que nous sommes, tous ensembles, confrontés. Aider les Vénissians, les accompagner dans leurs démarches, répondre à leurs demandes, à leurs besoins, améliorer leurs conditions de vie : c’est ce travail considérable que vous effectuez tous les jours, avec le même dévouement, la même générosité, le même esprit de solidarité. Parce que Vénissieux sait d’où elle vient, parce que toute l’histoire de notre ville a été une addition de combats pour avancer collectivement, pour ne laisser personne sur le bas-côté de la route.

En 2013, comme il y a dix ans, vingt ans et plus, nos services publics de proximité vont continuer de renforcer le vivre ensemble, vont continuer de porter et défendre l’intérêt général, aux dépens des intérêts particuliers, ils vont poursuivre ce formidable élan d’une ville qui grandit et avance, unie, fière et solidaire. C’est cet ensemble de missions que vous remplissez au quotidien et toutes, les unes autant que les autres, apportent une pierre à l’édifice, toutes ont œuvré et œuvrent à l’essor actuel de Vénissieux. Je veux ici que chacun soit fier de sa tâche, que chacun ait conscience de sa contribution et de son rôle auprès des habitants. Sans vous, la crise serait plus dure encore.

Sans vous, de nouvelles familles ne viendraient pas s’installer à nouveau à Vénissieux. Sans vous, la vie associative, sportive,éducative, extra scolaire, culturelle, serait moins dynamique, moins vivante, moins généreuse. Sans vous, la jeunesse se sentirait plus exclue, les retraités plus isolés. Sans vous, Vénissieux ne ressemblerait pas à ce qu’elle est objectivement : une ville qui a forcé les portes de son destin et de son avenir, une ville qui est tirée par le haut, avec de formidables projets urbains et humains, qui dessinent un nouvel horizon. Mais surtout, ne croyez pas que ce mouvement est à sens unique. Les Vénissians ont conscience des efforts accomplis.

Selon le dernier sondage Ipsos, réalisé auprès d’un échantillon représentatif de Vénissians fin octobre 2012, 76% des habitants se disent satisfaits de vivre à Vénissieux. Pour ce qui est des compétences ville, les Vénissians jugent positivement, à près de 74%, l’accueil du public dans les services municipaux. Mêmes réponses positives pour les activités culturelles et pour l’information municipale à hauteur de 74%. Approbation également pour les espaces verts et équipements sportifs (73%), et pour la propreté (72%). Je n’oublie pas d’associer le Sytral pour la qualité des transports en commun, appréciée par une très grande majorité de Vénissians.

Il ne s’agit pas de dresser le portrait d’une ville parfaite, il nous reste des efforts et des progrès à faire, mais de savoir qu’il y a une véritable reconnaissance des habitants, pour le travail que vous accomplissez, que nous accomplissons, et c’est rassurant, valorisant et stimulant.

Ce choix politique de pérenniser les services publics de proximité, de rendre notre ville plus humaine, plus ouverte, d’ouvrir la culture, le sport au plus grand nombre, et sans discrimination, d’accompagner les habitants vers plus de citoyenneté, vers plus de participation, c’est le choix de Vénissieux, c’est le choix de notre majorité municipale, c’est un choix assumé et inscrit dans la durée.

Ce combat pour la fonction publique, pour le statut des fonctionnaires, pour l’intérêt général, pour le vivre ensemble, il mérite que l’on s’y emploie, il mérite que l’on s’y consacre. C’est notre pacte, celui du modèle social français, qu’il faut renforcer, qu’il faut garantir, qu’il faut perpétuer.

Ces dix dernières années ont été épouvantables pour l’ensemble des services publics. Méprisés, caricaturés, livrés au privé ici, démantelés, là, étouffés par les logiques de l’argent roi, de la rentabilité et du tout, tout de suite. A l’heure du capitalisme financier, réaffirmons ce principe simple : notre société n’est pas à vendre.

Que les choses soient claires, l’éducation, la santé, la culture, les politiques sociales, les services publics de proximité, ne sont pas des secteurs marchands. De la même manière, les communes ne doivent pas être réduites au plus petit dominateur commun, noyées dans de vastes techno structures éloignées de tout, surtout du citoyen et des préoccupations du quotidien. Si je lie les deux, c’est qu’il existe une volonté très dangereuse de casser, aussi bien l’aménagement du territoire, que le fonctionnement des services publics.

Il s’agit de tout mettre en concurrence, les collectivités comme les salariés, les habitants comme les employés, les zones urbaines comme les zones rurales, et cette organisation du territoire, où règne la loi du plus riche au détriment de la continuité républicaine, nous n’en voulons pas.

Défendre les collectivités territoriales, défendre les services publics de proximité, défendre les fonctionnaires et leur statut : ce ne sont pas trois combats différents, mais un seul et même combat. En 5 ans, la révision générale des politiques publiques de Nicolas Sarkozy a fait d’énormes dégâts dans tous les secteurs.

La cour des comptes a elle-même dressé un bilan très négatif de la RGPP, imposée au forceps, sans concertation avec les personnels ni les syndicats, et dont les effets ont été catastrophiques à double titre : des centaines de milliers de suppression de postes d’un côté et, de l’autre, des services qui se dégradent à l’égard des populations qui en ont le plus besoin.

Depuis l’élection de François Hollande, la fonction publique est dans l’attente, mais il faut bien admettre que les premières dispositions sont plus qu’inquiétantes !

En termes d’effectifs, seuls l’éducation, la justice et la sécurité bénéficient de moyens humains supplémentaires, mais dans les autres secteurs, l’hémorragie se poursuit, comme si on continuait la RGPP mais sans la nommer. Autre déception, le gel des salaires de la fonction publique, confirmé pour la 3e année de suite, la dernière augmentation du point d’indice, de 0,5%, remonte maintenant à 2010 ! Dans ce contexte d’austérité généralisée, la Ville de Vénissieux a choisi au contraire d’aider ses employés, en revalorisant le régime indemnitaire et en inscrivant, dès le 1er janvier de cette année, une hausse de la part employeur à la protection sociale complémentaire de ses agents.

Ces deux efforts importants s’ajoutent à de nombreux acquis, auxquels nous tenons tous, et ils s’inscrivent aussi dans le cadre d’un budget de la ville sain, équilibré, mais pas extensible à souhait, comme chacun peut le comprendre. Notre préoccupation principale est d’améliorer les conditions de travail, et de préserver le pouvoir d’achat de tous les agents, pour vous et vos proches bien sûr, mais aussi pour nos habitants, qui bénéficient alors de services de qualité, de services en mesure de répondre à leurs attentes et à leurs besoins.

L’année 2013 est placée sous le signe de l’austérité, décrétée par l’Europe libérale, et relayée par tous les États membres.

En France, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault a déjà annoncé la couleur pour les collectivités locales : le gel des dotations a été annoncé en juillet dernier, puis, la ministre de la décentralisation, Marylise Lebranchu, a fait part d’une baisse de 2,25 milliards d’euros des dotations aux collectivités, pour la période 2013-2015. Il faut mettre en parallèle ces mesures restrictives avec des réformes nationales, qui vont représenter un coût supplémentaire pour les communes. La mise en place des nouveaux rythmes scolaires, par exemple, ne sera pas prise en charge dans sa globalité par l’État, les Villes devront à nouveau mettre la main à la poche, alors qu’en sens inverse, on les asphyxie financièrement !

Nous sommes tous concernés par ces plans d’austérité qui, je le crois, seront contre-productifs à court et moyen terme. En pleine crise, nous ne pouvons pas imaginer réduire les services publics de proximité, à l’égard d’une population de plus en plus fragilisée. C’est impensable et inhumain. De même, remettre en cause les capacités d’investissement des collectivités, soit au bas mot les ¾ de l’investissement public en France, c’est pénaliser lourdement l’emploi local, les PME-PMI et l’activité économique.

La crise est là, je ne la nie pas, bien au contraire, mais il est aussi de notre ressort d’imaginer la sortie de crise. Or à ce sujet, l’austérité pour l’austérité, et de grands économistes tirent déjà la sonnette d’alarme, nous amène droit dans une impasse et risque, très vite, d’être un remède pire que le mal. Les Français savent que les douze mois à venir seront difficiles. Chômage en hausse, pouvoir d’achat en baisse, le quotidien devient difficile, pour une population de plus en plus nombreuse. Dans ce contexte, les Vénissians comptent sur nous, sur notre mobilisation, sur nos capacités d’écoute, d’attention et d’actions.

Dans nos métiers comme dans notre citoyenneté, cette année 2013 doit être l’année de toutes les solidarités, pour ne pas laisser des hommes, des femmes, des familles dans la détresse et la souffrance. Je sais, et les Vénissians aussi, que nous pouvons compter sur les compétences, les savoir-faire et le dévouement des agents des différents services de la Ville. C’est ensemble, et ensemble seulement, que nous renforcerons le sens de l’intérêt général dont notre pays a tant besoin, pour sortir de la crise.

C’est ce message chaleureux, de reconnaissance, d’espoir et de responsabilité, que je voulais vous adresser en ce début d’année 2013.

Je vous souhaite à tous et à toutes, à vos familles et à vos proches, une excellente année.

Je vous remercie.

Michèle PICARD

Maire de Vénissieux

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