Sites Web : 20 ans de l’Espace Central Jeunes et au renouvellement de la labellisation du BIJ - Blog de Michèle Picard

Publié le lundi 23 mars 2009

⇒ http://www.michele-picard.com

Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône

20 ans de l’Espace Central Jeunes et au renouvellement de la labellisation du BIJ

Décembre 2012, par admin

Vendredi 14 décembre 2012

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD à l’occasion des 20 ans de l’Espace Central Jeunes et au renouvellement de la labellisation du BIJ, le jeudi 13 décembre 2012.

20 ans, c’est ce qu’on appelle le bel âge. L’âge de l’insouciance, l’âge des possibles, l’âge de tous les horizons. Mais 20 ans, ça peut être aussi l’âge de raison, pas pour la jeunesse, ce serait dommage de tout précipiter, mais pour l’Espace Central Jeunes, qui a ouvert ses portes en septembre 1992.

Les objectifs qui ont forgé sa création n’ont pas, sur le fond, changé : casser les logiques d’exclusion, de repli, s’ouvrir à un autre environnement que son propre quartier. Ce qui s’est modifié, c’est notre société, plus dure, plus froide, plus individualiste encore. Je le crois sincèrement : vivre sa jeunesse en 2012 est plus difficile qu’en 1992.

Le sentiment d’isolement en France ne cesse de croître, et il croît aussi parmi les jeunes, c’est ce qu’ont montré les dernières études à ce sujet. Les 15-25 ans quittent de plus en plus leur région, pour suivre des études ou trouver un emploi, mais cette mobilité ne se traduit pas nécessairement par une meilleure intégration sociale.

L’étude relève aussi que près d’un quart des personnes isolées (24 %) sont utilisatrices de réseaux sociaux. Nos modes de communication ont beau se perfectionner et s’élargir, il n’en reste pas moins que face à un écran, on continue de se sentir seul. Enfin bien sûr, il y a ce mur de l’emploi, face auquel la jeunesse se casse les dents. Stages peu valorisants, travail précaire, sous rémunération par rapport aux diplômes acquis, et bien sûr ce fléau du chômage des jeunes, que la crise actuelle attise.

Il faut savoir se mettre à la place de notre jeunesse : comment peut-elle se projeter dans l’avenir, comment peut-elle s’intégrer, se sentir respecter, alors que le monde qui l’entoure ne cesse de la rejeter et de l’exclure. Nous sommes face à un enjeu de société, et la France, pour ses 15-25 ans, est l’un des pays européens qui a le plus d’efforts à faire, selon l’OCDE. Un chiffre parle de lui-même : le taux d’emploi des 15-24 ans en France est l’un des plus bas de l’OCDE, seuls la Hongrie, le Luxembourg et la Pologne faisant moins bien.

Autre sujet de préoccupation : le décrochage scolaire, avec un taux de scolarisation des 15-19 ans en baisse depuis 15 ans dans notre pays ! Au total, en 2011, 500 000 jeunes sans diplôme étaient, ni en emploi, ni en formation. Enfin, plus d’un million des 18-24 ans vivent sous le seuil de pauvreté, et plus de 2,6 millions de mineurs vivent dans des familles sous le seuil de pauvreté, soit un mineur sur 5 ! Je ne parle pas d’un pays éloigné ou d’un régime quelconque, je parle de la France d’aujourd’hui, de la France telle qu’elle se vit quand on a 20 ans. Dans ce contexte alarmant, il nous faut agir au plus près d’une jeunesse, qui exprime tout autant ses espoirs que son mal-vivre. Aider, épauler, accompagner les jeunes, sans les étouffer ni les sur-encadrer.

C’est cette mission, loin d’être facile, que remplit depuis 20 ans l’Espace central jeunes, qui vient officiellement de se voir attribuer, pour trois nouvelles années, la labellisation BIJ. Cette dernière est octroyée par le centre régional de l’information jeunesse, et c’est le signe d’une vraie reconnaissance. Reconnaissance du travail accompli à l’égard de la jeunesse vénissiane ; reconnaissance des missions remplies et des projets en cours ; reconnaissance de la qualité d’accueil et d’information donnée, pour les 16-25 ans. Cette reconnaissance va en priorité à tous ceux qui animent notre Espace Central Jeunes, depuis maintenant 20 ans. Nous avons su faire évoluer la structure, et répondre aux attentes nombreuses de la jeunesse.

Ils étaient 1702 en 2009, en 2011, l’Espace central a accueilli, informé, orienté et accompagné, plus de 2 650 jeunes ! La fréquentation est ainsi en constante augmentation, à l’image des besoins des 16-25 ans dans une période de crise, pas seulement économique, très difficile. Premier job, premier logement, premiers choix, pour dessiner son avenir personnel ou professionnel, première approche de la citoyenneté : les missions du BIJ sont primordiales, car elles interviennent à un moment charnière de la vie des jeunes Vénissians.

Il y a tellement d’actions entreprises ici, que je ne peux pas toutes les citer, mais elles convergent ensemble vers le seul objectif qui nous importe : accorder la place qui revient à notre jeunesse, faire en sorte qu’elle se sente écoutée et respectée, dans sa propre ville. De l’insertion sociale à l’accompagnement des 16-25 ans dans la réalisation de leur projet, du renforcement de la citoyenneté à la prévention en matière de santé, de sexualité, du risque des addictions, aucun champ n’est négligé, dans le cadre des missions du BIJ, et c’est ce que je tenais à mettre en valeur.

Je me félicite aussi de toutes les synergies qui se sont créées, à Vénissieux, pour la jeunesse : les lycées, la mission locale, les acteurs économiques, les entreprises, Bioforce, l’engagement de nos équipements publics culturels, nos 6 EPJ, la maison de Quartier Darnaise . Chacun s’implique, chacun avance, chacun œuvre à son niveau, avec ses moyens, des partenariats se créent pour donner un horizon à notre jeunesse. Elle en a besoin, et elle sait qu’elle peut compter sur la Ville de Vénissieux, qui en a fait une priorité.

Il serait temps aussi que les politiques nationales ouvrent les yeux, et se placent à la hauteur de l’enjeu de société qui est devant nous. Des mesures ont été prises par le gouvernement actuel : les 100 000 emplois d’avenir dès 2013, les 500 000 contrats de génération pour le quinquennat en cours, et l’annonce, cette semaine, de la création d’une allocation de 450 euros par mois, destinée aux jeunes de 18 à 25 ans en difficulté d’insertion professionnelle, mais engagés dans une démarche vers l’emploi. Il ne faudra pas s’en contenter, mais aller encore plus loin, pour que la France s’ouvre à son avenir, pour que la France s’ouvre enfin à sa jeunesse.

Je vous remercie.

→ Lire la suite sur le site d’origine…


Revenir en haut