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Publié le lundi 23 mars 2009

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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône

Inauguration de la Maison du Rhône de Vénissieux Sud

Juillet 2012, par admin

Jeudi 19 juillet 2012

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD, lors de l’inauguration de la Maison du Rhône de Vénissieux Sud, le jeudi 19 juillet dernier

Une exigence, un devoir, une obligation : la présence des services publics de proximité dans les quartiers populaires, comme sur l’ensemble du territoire national, est impérative.

On associe souvent la mixité sociale à la seule question du logement social, cela en fait partie à condition, déjà, que l’on respecte, une bonne fois pour toutes, la loi SRU. Condition nécessaire mais pas suffisante : la mixité sociale dans nos quartiers, elle est liée au logement, mais elle est surtout tributaire de la présence des missions régaliennes de l’Etat (l’éducation, la justice, la police), des services publics de proximité, des commerces, de la desserte en transports publics, de l’emploi.

C’est en actionnant l’ensemble de ces leviers, les uns en même temps que les autres, et non pas les uns après les autres, que l’on pourra alors parler de mixité sociale. Nous ne pourrons pas revitaliser les quartiers populaires, après des années et des années d’abandon de l’Etat, sans cette nécessité de réintroduire les droits les plus fondamentaux, auprès des populations qui en ont le plus besoin : droit à la santé, droit au savoir, droit au logement, droit à la tranquillité, droit à la culture. C’est le BA-ba de la vie de la cité, mais c’est un BA-ba que la privatisation de pans entiers de notre pacte républicain a rongé et mutilé.

Il nous faut, (Etat, collectivités territoriales, bailleurs, partenaires économiques…) le reconstruire, il nous faut le repenser, pour agir en profondeur dans la vie de nos quartiers, pour répondre aux urgences sociales des habitants.

L’inauguration de la Maison du Rhône et la construction de l’immeuble de 3000 m2 Le Corallin, répondent aux objectifs que nous nous sommes fixés. Implanter un bâtiment à vocation sociale et médicale, à l’entrée du Plateau des Minguettes, se justifie à plus d’un titre. Dans le cadre de la réorganisation des MDR à Vénissieux, le Conseil général ouvre son unité territoriale sud, dans des locaux de près de 1200 m2, et qui regroupera quelque 46 agents.

Il y a aussi plus de visibilité et de clarté entres les différentes missions réparties sur le plateau : Enfance, famille, PMI, évaluation-orientation bâtiments-voirie au Corallin ; tout ce qui relève des missions d’intégration (RSA, fonds d’aides aux jeunes, de solidarité au logement, personnes âgées et/ou handicapées), sera localisé à la Maison des Services Publics.

Près de 34 000 personnes sont accueillies par an dans cette unité territoriale, et si les compétences entre les entités sont bien définies, il faudra veiller néanmoins à bien accompagner les publics dans leurs démarches, selon le dossier déposé. Les habitants du Plateau ont besoin des services publics de proximité, mais ils sont aussi en droit d’attendre des services publics de qualité, à leur écoute, disponibles et humains.

Là encore, l’application sans discernement de la révision générale des politiques publiques, a eu des effets négatifs auprès des citoyens, qui ont vu leurs conditions d’accueil se dégrader, qui ont ressenti un éloignement entre leurs demandes et les réponses des services publics. Il nous faut être vigilant à ce sujet, et redonner les moyens aux services publics de remplir leur mission, dans de bonnes conditions.

La dégradation du lien social nous oblige à être plus performants, plus proches des personnes démunies, ou en attente de solutions. Dans son dernier rapport, Jean-Paul Delevoye, médiateur de la République, mettait le doigt sur un mal profond de notre société : face aux administrations, face à de plus en plus de procédures déshumanisées, et le recours aux plateformes téléphoniques automatisées, les habitants se sentent abandonnés, ignorés, voire même humiliés par des démarches qui n’en finissent pas.

Il y a le ressenti, et il y a une urgence sociale à laquelle les maires de villes populaires sont tous confrontés. La pauvreté gagne du terrain comme elle gagne de nouvelles couches populaires. Elle n’est pas une et indivisible, mais multiple et diffuse. Problème de l’emploi, avec un taux de chômage en France le plus élevé depuis 1999, sans oublier les 2 millions de travailleurs pauvres que compte notre pays.

Le conseil général est bien placé pour le savoir, la précarité ne cesse d’augmenter en France, mais aussi dans notre département, comme en témoigne le nombre d’allocataires du RSA, en hausse de 37,6 % dans le Rhône depuis 2009. Les cantons les plus touchés sont Vaulx-en-Velin et Vénissieux, avec respectivement 16,3 % et 14% de la population au RSA.

Un chiffre parle plus qu’un pourcentage : il y a donc 3 912 foyers au RSA dans notre commune ! Problème du logement : je rappelle que l’on compte plus de 350 000 personnes mal logées et très mal logées en Rhône-Alpes. Problème d’accès aux soins, avec de très fortes disparités territoriales, et des reports de soins pour raisons financières en forte augmentation.

Nous sommes bien à l’heure de l’urgence sociale. A Vénissieux, près de 10 000 personnes sollicitent chaque année nos services sociaux, toutes demandes comprises, et en 3 ans, le montant des aides sociales accordées par le CCAS a augmenté de près de 20 %.

Les demandes sont telles qu’il est nécessaire, et impératif, de maintenir en place toutes les Maisons du Rhône, tous les centres sociaux, et tous les services publics de proximité, sur l’ensemble du territoire vénissian. Personne ne doit manquer à l’appel, tous les acteurs, le Conseil général, l’Etat, la Ville, doivent être présents sur le terrain, au plus près des habitants des villes populaires, durement frappés par la crise.

L’ambition des moyens, des budgets et des services, doit être à la hauteur d’une détresse sociale sans précédent peut-être, depuis l’après-guerre. C’est en garantissant une République solidaire et indivisible, que nous renforcerons le vivre ensemble et le sens de l’intérêt général. L’avenir des quartiers populaires en dépend.

Je voudrais conclure cette intervention sur deux points importants. Le Corallin est un immeuble à vocation sociale, mais également médicale. L’accueil de jour de l’hôpital Saint-Jean de Dieu, dédié aux enfants et adolescents, et la présence de professions médicales, répondront à des besoins exprimés par les habitants du Plateau des Minguettes.

Les déserts médicaux, qui ne touchent pas seulement le milieu rural, mais aussi les quartiers populaires des grandes agglomérations, doivent être combattus avec détermination, comme c’est le cas ici à Vénissieux, avec Le Corallin ou encore, le groupe hospitalier des portes du Sud. Enfin, pour notre ville, ce nouvel immeuble marque une étape supplémentaire dans la restructuration de l’axe Centre-ville Minguettes, mis en chantier depuis l’arrivée du tramway, et les opérations immobilières de l’avenue d’Oschatz.

Je remercie le Conseil général et le constructeur CFA Rhône-Alpes, pour avoir mené à bien un projet ambitieux, au label HQE, qui marque désormais l’entrée sur le Plateau des Minguettes.

Désenclavement, présence de services publics, émergence d’un pôle de santé : le Corallin remplit trois objectifs au service des habitants, et en faveur d’une plus forte cohésion territoriale. Il faut s’en féliciter.

Je vous remercie.

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