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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône
30 ans du Sen No Sen
Février 2012, par adminLe 30 janvier 2012
Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD à l’occasion des 30 ans du Sen No Sen, Samedi 28 janvier dernier.
L’honneur, la fidélité, le courage, la bonté, l’humilité, la droiture, le respect et le contrôle de soi. Voilà les 9 vertus attribuées aux pratiquants de karaté, et bien évidemment du Sen No Sen. Pour les sportifs, il y a beaucoup à piocher dans ces 9 vertus, mais c’est également vrai pour les citoyens que nous sommes. Nous fêtons aujourd’hui les 30 ans d’un club, appelé à l’origine Atemi Karaté club, et devenu en 1984 le Sen no Sen, dont la ville de Vénissieux est particulièrement fière.
Fière des quatre présidents, qui se sont succédé depuis 30 ans, du regretté Jean Berhoun à la nouvelle présidente Ghislaine Barbin, fière de la famille Gothuey, pour sa forte implication dans l’administratif, fière de l’entraîneur Djamel Bezriche et de son épouse Lydie, fière des licenciés et des bénévoles qui font vivre le club, fière des résultats obtenus et de l’esprit entretenu, ici, au Sen no Sen karaté de Vénissieux. Cette fierté, je la sais réciproque, car le club est, de son côté, attaché à l’histoire vénissiane, à Vénissieux aujourd’hui en 2012, et aux valeurs qu’elle défend et promeut.
La réussite sportive, elle est fulgurante et éclatante. Selon le classement de la fédération, le Sen no Sen de Vénissieux est le deuxième meilleur club français, devancé d’un tout petit point par Marseille. Ce classement prend en compte les médailles décrochées et obtenues, lors des championnats et coupes de France, toutes catégories confondues. L’élite et la compétitivité, on sait ce que cela veut dire, puisque plus de 150 ceintures noires y ont été formées. Ce niveau d’excellence a été récompensé par le label « Club Elite », obtenu en 2008, et attribué seulement à une dizaine de clubs en France.
Les résultats régionaux, nationaux ou internationaux, sont bons, mais je tiens à mettre en exergue également, la tenue et le fair-play dont font preuve nos compétiteurs. En témoignent le palmarès de la coupe du fair-play de la ligue du Lyonnais, et la participation de Djamel Bezriche au comité d’éthique nationale de la fédération. A l’heure du sport spectacle et du sport business, à l’heure où les valeurs éducatives sont contaminées par l’argent roi, il est rassurant de voir que les clubs et formateurs ne cèdent pas sur certains comportements, sur et hors les tatamis, ne transigent pas sur des règles de vie, de respect, aussi importantes que les palmarès.
L’aura du club a franchi les limites de notre ville, puisque des jeunes de la toute région Rhône-Alpes sont attirés par le Sen no Sen, ainsi que ceux de Bourgogne et d’Alsace-Lorraine, venus étudier dans les universités lyonnaises. Il faut féliciter l’ensemble des 364 adhérents de la saison 2011-2012, et sortir de cette liste de champions vénissians, les titres de champions de France juniors hommes en 2006, et femmes en 2008, qui répondent au premier titre par équipes du club en 1990.
Enfin, n’oublions pas la réussite internationale d’Antoine Cuenca, champion d’Europe cadets 2009, puis vice-champion d’Europe junior en 2011. Des réussites individuelles et collectives impressionnantes, qui viennent récompenser les efforts et sacrifices fournis, et qui viennent (il faut que ces jeunes en aient conscience), valoriser et promouvoir l’image de notre ville. Nous leur sommes en tout cas reconnaissants.
La force du Sen no Sen karaté de Vénissieux, c’est d’avoir su unir dans un même élan, et une même passion, l’esprit de compétition et l’esprit d’éducation, le sport de haut niveau et le sport pour tous. Il y a donc une vraie convergence de vues, entre ce que le club développe et ce que la ville développe : le sport comme épanouissement de soi, le sport comme vecteur d’intégration, le sport comme base du vivre ensemble. Depuis des années maintenant, la ville de Vénissieux a fait de la pratique sportive pour tous, un axe fort de son contrat communal. Ville la mieux dotée de l’agglomération en m2 de surface praticable par habitant, elle tient à offrir à ses habitants des équipements de qualité et diversifiés.J’ouvre une parenthèse, mais je crois qu’elle fera plaisir à tout le monde : fin 2012-début 2013, nous poserons la première pierre du nouveau CNI, après le sinistre d’origine criminelle qui a provoqué une vive émotion parmi les Vénissians. Pour les jeunes, les familles et le milieu sportif, c’est une très bonne nouvelle. L’ambition, en matière d’équipements, traduit notre volonté de lutter contre toute forme de discriminations territoriales. J’ai envie de dire : le sport que l’on aime, c’est le sport que l’on peut pratiquer près de chez soi, avec ses amis, sans multiplier les déplacements.
Mais le combat que nous menons pour les infrastructures, nous le menons aussi pour la démocratisation, et le libre accès à toutes les disciplines. Dans cette utilisation du « nous », j’associe au premier plan le Sen no Sen. Nous avons lancé des pistes de réflexion sur la pratique sportive au féminin, et votre club a répondu immédiatement présent. Depuis trois ans, sous l’impulsion de Ghislaine Barbin, le club ouvre ses portes spécifiquement aux femmes, en organisant une semaine gratuite « Karaté Vénissiane », entièrement consacrée à la découverte du karaté et de la maîtrise de soi. Action probante puisque 47% des effectifs du club sont des femmes, que l’appel à projets la Preuve Form’elle a récompensé lors de sa première édition.
Je mentionnerai aussi toutes ces initiatives multiples, comme la semaine de karaté pour tous, l’initiation gratuite en faveur d’enfants du Secours Populaire et de la maison de l’enfance du Centre, la formation aux gestes de premiers secours. Sport et citoyenneté, le Sen no Sen de Vénissieux a atteint cette double dimension, cette précieuse alchimie, entre la performance de haut niveau et la transmission de valeurs éducatives, formatrices et solidaires. C’est cela que nous devons défendre ensemble, à l’heure où l’Etat, il faut bien le dire, fragilise le milieu associatif, et se débarrasse du sport amateur sur le dos des collectivités.
Une dérive inquiétante qui doit mobiliser notre attention, et contre laquelle il faut s’opposer. L’idée d’un sport pour tous, reposant uniquement sur les bénévoles, les parents et les collectivités locales, n’est pas acceptable. Elle serait d’autant plus nocive, qu’elle marquerait un clivage radical entre sport business d’un côté, mêlant fonds privés et fonds publics, et sport de pratiquants, parent pauvre du budget de la nation.
30 ans pour un sportif, c’est l’âge de la pleine maturité. La ville de Vénissieux se joint, avec joie et reconnaissance, à ce 30e anniversaire de votre club, club à forte valeur ajoutée sportive et sociale. J’ajouterai donc aujourd’hui une dixième vertu aux pratiquants du Sen No Sen : la longévité.
Je vous remercie.
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