Sites Web : Inauguration de la résidence sociale « Les Cèdres » et de la pension de famille « Charles Baudelaire » - Blog de Michèle Picard

Publié le lundi 23 mars 2009

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Le blog de Michèle Picard, maire de Vénissieux, député suppléante du Rhône

Inauguration de la résidence sociale « Les Cèdres » et de la pension de famille « Charles Baudelaire »

Janvier 2012, par admin

Le 30 janvier 2012

Retrouvez l’intervention de Michèle PICARD, à l’occasion de l’inauguration de la résidence sociale « Les Cèdres » et de la pension de famille « Charles Baudelaire », vendredi 27 janvier dernier.

Photo Adoma.fr - Cliquer sur l’image pour la version PDF

La France et la République ont des devoirs à accomplir, des devoirs en matière de dignité humaine, et de solidarité. L’inauguration de l’extension de la résidence sociale Les cèdres, avec 36 logements supplémentaires, et de la pension de famille Charles Baudelaire (24 logements ouverts), entre dans ce domaine : la fierté d’un devoir partagé, dû et accompli. C’est un travail profond de réhabilitation, de l’ensemble des anciens foyers de travailleurs migrants en France, qui est à l’œuvre et que nous avons sous les yeux, ici à Vénissieux.
Les Cèdres 3 répond à notre engagement de compenser la fermeture de la résidence Les Acacias, et de reconstituer l’offre de places préalable, aux réhabilitations des Cèdres qui ont eu lieu en 2004 et 2006. Pour répondre à des normes qui ne correspondaient plus aux réels besoins des résidents, les 222 chambres, de 7m2 et 14m2, se sont transformées en 152 logements, afin d’accueillir des petits ménages et des jeunes en insertion. Ce projet d’ensemble, lancé à l’occasion de la conférence communale du logement à Vénissieux, en 2006, n’est pas une finalité en soi, mais une étape supplémentaire, qui sera suivie d’autres constructions sur notre territoire.

C’est le fruit d’un travail partenarial et d’une concertation productive, entre les services de l’Etat, de la Région Rhône-Alpes, du Grand Lyon, et notre ville. Je tiens à remercier tous ceux qui se sont impliqués avec détermination dans ce projet ambitieux, d’un investissement total de 4 millions d’euros, auquel j’ajouterai la Caisse des Dépôts et Consignations, Action Logement, et les fonds propres d’Adoma. Le bâtiment que nous inaugurons a été réalisé selon les normes HQE, ce qui montre les efforts fournis, pour offrir à une population fragilisée, des conditions de logement dignes et nécessaires, le temps de souffler, de se recomposer avant de s’ouvrir à de nouveaux horizons. A la nécessité d’un toit et d’un logement, doit s’ajouter un travail d’accompagnement et d’insertion.

Adoma et les services de la ville travaillent ensemble, de façon à intégrer les populations de la résidence dans le quartier, en particulier, et dans la cité, plus généralement. Des actions, coordonnées par l’Atelier Santé Ville de Vénissieux, sont et seront menées pour favoriser l’accès aux droits et aux soins des résidents. En matière de solidarité et de justice sociale, avec la mise en place du plan grand froid, et le logement d’urgence que la ville vient de mettre à disposition des femmes victimes de violences, nous poursuivons nos efforts pour aider ceux qui souffrent de la crise économique, ou d’un passage difficile.

Chacun en a conscience ici, la crise que nous traversons fait exploser la pauvreté (8,2 millions d’hommes et de femmes vivent avec moins de 954 euros par mois en France !). La nature de cette pauvreté change, elle devient diffuse, multiforme. L’équation « absence d’emploi=pauvreté » est dépassée : je rappellerai qu’il y a près de 3 millions d’actifs pauvres, qu’un salarié sur quatre gagne moins de 750 euros par mois, qu’un million de retraités vivent dans des conditions indignes.

La bascule vers la précarité s’est accélérée : il suffit d’un divorce, d’un accident de la vie, d’une maladie, pour faire rompre le fil sur lequel chacun se tenait en équilibre, tant bien que mal. Dans ce contexte de crise profonde, les intérimaires, les jeunes, les migrants, ceux qui ont quitté leur sol natal, souvent contraint, pour trouver un peu de travail, sont terriblement exposés. Les familles monoparentales, entre les loyers, les frais de garde des enfants et la perte de pouvoir d’achat, ne s’en sortent plus. La fin du mois est trop loin, les dettes s’accumulent, elles vivent au quotidien sous une épée de Damoclès, avec la peur d’être expulsées, la peur de tout perdre.
Sans toit, ni logement, ces hommes, ces femmes, ces enfants ne peuvent pas s’en relever, ne peuvent pas se reconstruire. Adoma et la ville de Vénissieux le savent pertinemment, et c’est le sens de notre combat pour l’hébergement temporaire, le logement d’urgence, et le logement social. A travers les foyers de travailleurs migrants, les résidences sociales et les foyers de jeunes travailleurs, nous comptons sur notre commune près de 668 logements destinés à des personnes et familles en difficulté, ou en voie d’insertion.

Vénissieux, c’est aussi plus de 50% de logements sociaux, plus de 930 logements neufs livrés ces deux dernières années, c’est un effort sans relâche que nous maintenons, pour proposer un toit aux foyers les plus modestes, pour favoriser la diversité de parcours résidentiels des Vénissians.

Face à une précarité et une pauvreté qui ne cessent de grimper, la pénurie de logements sociaux et d’hébergement d’urgence, en France, est inacceptable. Dans l’agglomération lyonnaise, la Maison de Veille Sociale est plus que saturée.

Pour les femmes victimes de violences conjugales, il y a en moyenne 45 demandes pour 2 places. A l’échelle nationale, la fondation Abbé Pierre estime que pour sortir de la crise du logement, il faudrait en produire 500 000 par an, pour absorber la demande. Aujourd’hui, nous sommes bien loin du compte : 435 000 ont été construits en 2007, dont 13% seulement destinés au logement social, contre 350 000 en 2010…

La crise aggrave la pénurie, et la pénurie profite à la spéculation : il va bien falloir sortir de cette spirale rapidement, car l’urgence sociale (les maires le savent tout particulièrement), monte d’année en année, et ne peut plus attendre. En matière de logements, rien ne se résoudra en un claquement de doigts. Mais faire de cette priorité un chantier national, cela peut se décréter, en un claquement de doigts justement.
A l’image des Cèdres que nous inaugurons, la mobilisation de tous les partenaires (Etat, Région, Collectivités locales, Adoma) est primordiale pour faire bouger les lignes. C’est un véritable plan Marshall que nous demandons, c’est la réorientation des dispositifs fiscaux de subvention de l’Etat vers le logement public, que nous réclamons. C’est le renforcement et l’application de la loi SRU qui s’imposent, c’est la mise en place d’un grand service public du logement, et d’un plan de constructions de logements à loyers modérés qui nous permettront de desserrer l’étau.

Le droit au logement pour tous, le droit à un logement digne est plus qu’un enjeu de société : c’est un enjeu de civilisation !

Je vous remercie.

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