Retrouvez l’intervention de Michèle Picard à l’occasion du Palmarès des meilleures entreprises du département, le jeudi 26 mai 2011.

PalmaresentreprisesTOP26052011

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes réunis, en ce début de soirée, pour découvrir le palmarès des meilleures entreprises du Rhône de l’année. Sous le terme « meilleur », différentes lectures sont évidemment possibles. Meilleures en chiffres d’affaires, meilleures en termes de plus-values, de rentabilité, meilleures en termes de perspectives et de développement futur, en termes d’emprises sur le marché, en termes de gestion humaine et de respect de l’environnement :

On le voit, il ne faut pas se tenir à une lecture purement verticale du palmarès, mais bien féliciter l’ensemble des compétences et des résultats obtenus, chacun dans son domaine, par les lauréats. Je parlerai donc de savoir-faire, terme qui m’est cher.

A Vénissieux, nous avons toujours intégré les entreprises comme levier pour le développement des territoires, de l’emploi, et pas seulement en temps de crise. Je crois fermement à un contrat de nature économique bien sûr mais aussi civique, républicain, entre la ville et les sociétés qui s’y implantent.

Entre parenthèses, la taxe professionnelle renforçait cet enracinement, ce pacte passé, ce contrat tacite entre les municipalités et les PME et PMI.

C’est aussi ce qui a disparu avec la TPU, puis avec l’annonce de la suppression définitive de la TP, et c’est ce qui, à mes yeux, est dommageable, notamment dans ce lien qui existait entre les activités et l’ancrage à un territoire, à des populations.

Les entreprises vénissianes sont des acteurs à part entière, comme le milieu associatif, les habitants de la vie de notre commune.

Vénissieux en compte 2330, pour être tout à fait précise, pour environ 29 000 emplois sur l’ensemble de notre territoire.

Nous avons besoin de leurs présences et de leurs implications pour développer un emploi local meurtri par la crise. Je ne vais pas vous cacher la vérité sur le terrain : le chômage a progressé de 22% dans l’agglomération et de 35% à Vénissieux, entre 2008 et 2009. En décembre 2010, les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans représentaient plus de 15 % des inscrits au Pôle Emploi et près de la moitié étaient originaires des Minguettes.

Ces chiffres sont alarmants, et c’est la raison pour laquelle nous nous battons avec force et conviction pour maintenir une activité industrielle digne de ce nom dans le sud-est lyonnais.

J’insiste sur ce point : l’industrie n’est pas morte, l’industrie a un potentiel et un avenir indéniable, à condition bien sûr qu’on la défende, qu’on donne des moyens importants à la formation, à la recherche, à l’éducation.

Nos combats pour défendre Bosch, Véninov, ce n’est pas seulement pour les salariés que nous les menons, c’est pour maintenir aussi les richesses du monde de la production, leur impact considérable sur la vie sociale de nos quartiers. Qu’on ne se trompe pas de discours : le monopoly financier auquel nous assistons fragilise aussi les PME, TPE, les petits entrepreneurs.

La démission de l’Etat en la matière depuis plus de trente ans, l’absence d’ambition nationale en faveur de notre industrie en accentuent les effets catastrophiques.

C’est tout un ensemble qui est déstabilisé par les délocalisations brutales, par une course effrénée vers le profit immédiat.

Et je ne fais pas de distinction entre l’emploi qu’on mutile et la petite entreprise que l’on torpille.

C’est la raison pour laquelle nous nous battons des deux côtés de la barrière avec notamment la mise en place du conseil de développement industriel de Lyon Sud Est, en partenariat avec la CCI, avec nos journées forum des métiers en contact direct avec l’Education Nationale, Pôle Emploi.

Enfin, bien sûr, nous aidons, conseillons et incitons les entreprises à venir s’implanter dans notre ville comme en témoignent le parc ERM, le site de Bourdarias, et celui à venir du Couloud. L’opération Vénissy, les activités tertiaires qui vont venir s’installer dans l’immeuble le Corallin s’inscrivent dans le même mouvement.

Bref, Vénissieux a retrouvé une attractivité dont les entreprises vont, je le crois, profiter également.

Un dernier point pour clore cette intervention : les entreprises, ce ne sont pas seulement des machines à chiffres, à bénéfices, à dividendes.

C’est un espace où le lien social en sort renforcé, où le savoir-faire se transmet de génération en génération, où l’innovation, l’audace, la recherche sont stimulées. C’est un vivier étonnant, riche et formateur pour les jeunes comme pour les salariés plus expérimentés.

C’est aussi cette dimension-là qui est récompensée ce soir et vous en êtres les premiers acteurs. Bravo et félicitations pour la contribution à l’image dynamique que vous donnez du département.

Je vous remercie.