Le 20 mai 2011

Le 9 mai, je réagissais concernant le viol collectif d’une adolescente de 14 ans, à proximité de la gare de la Part-Dieu. Horrifiée, révoltée et scandalisée sont les mots avec lesquels je qualifiais cette violence !

Le viol est une nouvelle fois au centre de l’actualité internationale depuis ce week-end. Tout du moins, celui par qui le scandale est arrivé : Dominique Strauss-Khan. Car voilà à quoi ressemble le battage actuel : un scandale médiatico-politique ! Experts, journalistes, personnalités, chacun y va, une nouvelle fois, de son commentaire, de son analyse, avec plus ou moins de retenue.

Dans cette affaire, il y a bien une victime présumée, qui a subi un viol, selon la définition de notre justice, et un agresseur présumé, pour lequel la présomption d’innocence s’applique, toujours selon nos propres lois. La justice fera son chemin et laissons la trancher !

Une fois de plus, nous avons notre lot d’idées préconçues sur le profil du violeur ou sur la personnalité de la victime, décortiqués sous tous les angles. Suppositions, indiscrétions, tentent de faire, défaire ou refaire le portrait des protagonistes. L’actualité s’emballe quand la justice s’engage dans un long processus. Victime et agresseur se retrouvent sur le banc des accusés, livrés à l’opinion publique !

Dans cette déferlante indécente, les faits sont relégués au second plan. Le viol est un crime, une atteinte grave à la dignité humaine. Ses conséquences sont destructrices pour les milliers de victimes dont seulement 5 à 10% portent plainte. 75000 femmes sont violées chaque année en France, soit une toutes les sept minutes. Ces drames nous obligent à la plus grande réserve avant de jeter des femmes, des hommes, des êtres humains en pâture à la vindicte publique.

Nous avons mieux à faire, tant à faire, pour lever la chape de plomb qui mure des milliers de victimes, chaque année, dans le silence. Chaque viol devrait faire couler beaucoup d’encre, et ce, quels que soient les protagonistes ! Menons le combat contre les comportements, les idées reçues, pour faire évoluer les mentalités. Luttons pour la dignité de l’individu et de la société confondus.