Elams, ce rap qui nuit. Elams…hélas Enregistrer au format PDF

La lettre des élus communistes et apparentés de Vénissieux N°41-Juin 2017
Mardi 27 juin 2017

La ville de Vénissieux se constitue partie civile, après les violences urbaines, qui ont suivi le tournage d’un clip de rap non autorisé, dans le quartier de la Darnaise, le 1er février 2017.

On sait que le Procureur de la République n’hésite pas à poursuivre des militants syndicalistes comme Pierre Coquan, pour une simple distribution de tract à un péage. On ne comprendrait pas qu’il n’use pas de tous les moyens de la loi pour faire respecter les Vénissians et la ville contre Elams, un provocateur qui s’est permis de « privatiser » le parc des Minguettes pour son clip, appelant au vandalisme et à la violence urbaine.

En montrant des armes de guerre, des situations de violences, notamment contre la police et les services publics, ce rappeur cherche, uniquement, à faire du business, bien loin de toute ambition culturelle, politique ou sociale.

C’est pourquoi nous voulons lancer un appel aux parents, notamment des quartiers populaires, pour refuser cette banalisation de la guerre comme imaginaire pour nos enfants.

Cela n’a rien à voir avec les cowboys et les indiens, les mousquetaires ou la guerre des boutons. Il s’agit bien d’images de guerre qui imitent celles que l’on voit à la télévision, qui font croire qu’un héros c’est celui qui a une arme et qui n’hésite pas à tirer. On est proche du contenu des vidéos djihadistes qui habituent à la pire violence pour tuer toute sensibilité, toute empathie pour les autres.

On est bien loin de Kerry James qui rappe « La rue ça fait mal » et qui, dans « je ne suis pas un héros », nous dit : « Je n’ai pas vendu ma révolution au plus offrant. Le succès m’a fait du pied, la fortune des clins d’œil. Mais pour cela je devais jeter mon intégrité dans un cercueil. J’ai refusé. »

Nous sommes nombreux à aimer un rap qui redonne au texte une place qu’il avait perdu dans le rock. La violence qui existe dans la réalité, et qui est évoquée quotidiennement dans les médias a évidemment sa place dans la culture sous des formes diverses. Toute la question est de savoir s’il s’agit de la révéler, la dénoncer, la critiquer, l’analyser, et donc d’une manière ou d’une autre d’en montrer la part d’humanité ou au contraire de la célébrer, d’en nier justement toute part d’humanité.

Et pendant que cet imbécile que nous dénonçons fait croire qu’il représente la jeunesse des quartiers pour gagner son fric, une jeune fille afghane a fui la guerre dans son village en rappant pour dire sa colère et sa volonté de vivre. Elle s’appelle Sonita et est extraordinaire. Allez voir ce film qui raconte son histoire en Iran, en butte aux contrôles policiers et à la difficile recherche d’un logement, à la pression de sa famille qui veut la « marier » contre 9000€, autrement dit la « vendre »… et qui s’en sort par le rap.

Mais les médias préfèrent parler de ce rap qui tue au lieu de celui qui lutte : pour Elams, 4 millions de vues et pour Sonita, seulement 370000.

A nous de faire vivre autre chose dans l’imaginaire de nos enfants, même pour parler de la violence.

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